Hier, des terroristes ont à nouveau attaqué la capitale burkinabè, prenant pour cibles l’ambassade de France et l’état-major des armées. Bilan officiel de ce vendredi maudit : 8 militaires tués, et 8 terroristes abattus

Il n’y a jamais deux sans trois, serait-on tenté de dire ! Après les attentats contre le Capuccino et l’hôtel Splendid en janvier 2016, puis contre le café restaurent Aziz Istanbul en août dernier, la capitale burkinabè a été à nouveau la cible d’attaques terroristes hier matin. Aux environs de 10 heures, un véhicule déboule sur le boulevard de l’indépendance et se dirige vers l’ambassade de France. Selon un témoin, quatre individus sont descendus du véhicule, l’ont incendié, puis ont ouvert le feu sur les gendarmes burkinabè qui assurent la sécurité à l’entrée de l’ambassade. Ils en fauchent quatre avant d’être abattus par d’autres gendarmes également en poste. Au même moment, à environ un km de là, une voiture bourrée d’explosifs d’une grande puissance fait littéralement voler, de l’intérieur, l’état-major de l’armée. Les bâtiments environnants, dont l’hôtel de ville et l’Institut français, sont endommagés. En revanche, la primature, entre-temps cité comme cible, a été épargnée. Les partisans du nihilisme sont à l’œuvre.
Bilan officiel communiqué hier soir vers 19 heures par le ministre de la Sécurité, Clément Sawadogo, 8 morts parmi les forces militaires burkinabè sur les deux sites ; 8 cadavres comptés parmi les terroristes ; 80 blessés dont 12 sévères et 3 dans un état jugé grave. Tous sont pris en charge dans des unités de soins au stade municipal, à l’hôpital Yalagado et à l’hôpital Blaise Compaoré.
Hier soir, face à la presse, le ministre Sawadogo a été précis : devant l’ambassade de France, ce sont bien les militaires burkinabè qui ont abattu les quatre terroristes. Et contrairement aux confrères français qui parlent d’une trentaine de morts, le bilan est bien de 8 morts côté burkinabè. Le bilan aurait pu être encore plus dramatique. Une réunion du G5 Sahel était prévue dans une salle et au dernier moment, elle a été délocalisée dans une autre. La salle qui devait initialement accueillir la réunion a été littéralement pulvérisée ! Complicité de certains militaires avec les forces du mal ? Il n’est pas interdit de poser la question.
Déployées sur les lieux, les unités spéciales parviennent à prendre le contrôle de la situation aux environs de 15 heures. D’où viennent les terroristes, qui sont-ils et quel a été leur mode opératoire ? C’est au procureur et aux officiers de police judiciaire d’apporter des réponses à ces questions. Des militaires et des civils ont été interpellés, dont un individu de type asiatique devant la cathédrale, portant un gilet pare-balles et se présentant comme touriste. Contrairement à la rumeur qui a inondé les réseaux sociaux selon laquelle les frontières avec la Côte d’Ivoire auraient été fermées, il n’en est rien. « Des mesures exceptionnelles ont peut-être été prises compte tenu de la situation, mais le trafic continue entre les deux pays », confie une source militaire.
Bien évidemment, la barbarie qui vient à nouveau de frapper notre capitale a été unanimement condamnée. L’heure est à l’union sacrée.

Kaceto.net