Me Guy Hervé Kam, l’un des avocats de la partie civile au procès du putsch déjoué, a estimé mercredi, que la remise en cause de la légitimité du tribunal, est ’’une fausse stratégie’’ déployée par la Défense au service ’’de dictateurs et de criminels’’.

A la reprise mercredi du procès du putsch manqué de septembre 2015, les avocats de la défense ont contesté la régularité de la composition du tribunal, ’’une fausse stratégie’’ dénoncée par la partie civile.

Pour Me Guy Hervé Kam, l’un des avocats de la partie civile, le tribunal est légitime.

Selon lui, l’attitude des avocats de la défense, qui vise à ’’décrédibiliser la légitimité du tribunal’’, est tout simplement une ’’fausse stratégie de défense bien connue’’, utilisée par les avocats des ’’dictateurs et des criminels’’.

’’La défense sait que ses moyens ne sont pas juridiquement solides’’ pour défendre les auteurs du putsch de septembre 2015, a expliqué Me Kam.

En rappel, à l’ouverture de l’audience du mercredi, la partie civile a contesté la légitimité du tribunal.

’’Votre tribunal est irrégulièrement constitué. Par conséquent, nous ne devons pas plaider devant vous’’, s’est adressé Me Bonkoungou, l’un des avocats de la défense au président du tribunal Seydou Ouedraogo.

Parmi les irrégularités, les avocats estiment que le principe du tirage des juges assesseurs a été ’’violé’’, précisant que le général de division Robert Tinga Djiguemdé ’’n’a pas été tiré au sort aujourd’hui mercredi)’’.

La séance a été marquée par la poursuite avec le tirage des juges assesseurs titulaires et leurs suppléants.

En plus du général de division Robert Tinga Djiguemdé qui avait déjà été retenu lors de la séance du 27 février dernier, deux autres juges assesseurs titulaires ont été tirés. Il s’agit du médecin colonel Armand Claude Kabore et du colonel Ludovic Ouédraogo.

Trois juges assesseurs suppléants ont aussi été tirés. Il s’agit du médecin colonel-major Koudbi Kologo, du lieutenant-colonel Vincent de Paul Ouédraogo et du lieutenant-colonel Adam Néré.

Les avocats de la défense ont aussi dénoncé le décret de nomination des magistrats et des substituts du procureur militaire, affirmant que le chef de l’Etat s’est attribué les prérogatives du Conseil supérieur de la magistrature.

Selon Me Mathieu Bayala, ils réfutent ’’un jugement dans la précipitation, un jugement populiste’’.

’’Nous n’allons pas assister à un lynchage juridique’’ a-t-il affirmé.

Saisi en exception d’inconstitutionnalité sur la nomination des juges au tribunal militaire par certains des accusés, le Conseil constitutionnel, dans une décision rendue publique hier mardi, a jugé ces nominations « conformes à la Constitution ».

Suspendu aux environs de 14 heures 50 minutes, le procès du putsch manqué devrait reprendre vers 16 heures pour l’examen des mémoires en défense.

Ouvert la première fois le 27 février dernier, le procès n’a à ce jour pas encore abordé le fond du dossier.

Agence d’Information du Burkina