La troisième édition du forum expo Smart City de Casablanca a refermé ses portes le vendredi 20 avril avec la fin de l’exposition. Venue s’inspirer de l’expérience casablancaise, la délégation venue de Ouaga et qui regagné le pays au petit matin du 22 avril, se dit satisfaite de son voyage d’études.

60 exposants, plus de 200 villes marocaines et internationales représentant 25 nationalités, et plus de 128 médias, voici les principaux chiffres de la troisième édition du Forum Smart City qui s’est déroulée à Casablanca, la capitale économique du Maroc, du 18 au 20 avril 2018.
Organisé par la ville de Casablanca via Casa Events et Animation, ce rendez-vous a offer l’opportunité aux collectivités locales, aux entreprises, aux urbanistes et aux inventeurs, d’échanger sur les problématiques des villes modernes en termes de mobilité, de sécurité, de participation citoyenne et d’innovation technologique.( Voir http://kaceto.net/spip.php?article4768).
La commune de Ouagadougou et l’Institut burkinabè des arts et métiers (IBAM), qui veulent prendre le train de la Smart City en marche ont dépêché une délégation sur place, l’objectif étant de s’inspirer de l’expérience marocaine pour réussir l’organisation d’un rendez-vous similaire les 24, 25 et 26 juillet 2018 à Ouagadougou. C’est donc un voyage d’études au cours duquel, la délégation a rencontré des entreprises qui proposent des applications dans l’utilisation des technologies de l’information et la communication (TIC) en vue de faciliter la vie des citadins et améliorer le rendement des services publics.

Comment peut-on, grâce aux TIC mieux assurer la sécurité des citoyens, gérer de manière rationnelle la fourniture d’énergie, assurer une meilleure mobilité urbaine et prévenir les accidents qui occasionnent des milliers de morts par an ?
A Casa, des élus et représentants de pouvoirs publics locaux du monde entier ont présenté leurs expériences sur ces différentes problématiques, notamment dans le traitement des déchets, la gestion des aéroports, la création d’une identité territoriale autour de laquelle peut s’élaborer une politique de séduction des entreprises, des touristes nationaux et étrangers.
Sur tous ces points, le conseiller technique du maire de la commune de Ouaga, et chef de la délégation, Valentin Bayiri estime que le séjour dans le royaume chérifien était plus que bénéfique (Voir l’interview plus bas).

Ferdinand T. Guinko, professeur d’informatique à l’IBAM et maître-d’oeuvre de la conférence scientifique prévue à Ouaga tire aussi un bilan positif de la participation de la délégation à la Smart City de Casa. "Le concept de Mart City est traduit en français, de ville intelligente, c’est à dire, une ville qui utilise les technologies de l’information et la communication pour améliorer les services qu’elle offre aux citoyens tout en réduisant les coûts. Pour y arriver, la ville va essayer de s’appuyer sur les piliers culturels, économiques et politiques dans une approche systémique, donc holistique, pour arriver à un niveau de qualité, améliorer les services et se rendre utile aux citoyens" explique t-il. Puis de poursuivre : "C’est l’IBAM qui a eu l’idée de la conférence et comme le thème a un lien avec la ville, nous avons estimé qu’il fallait impliquer les autorités municipales de Ouaga, lesquelles ont bien apprécié le thème et se sont vite embarqués dedans. Au final, c’est devenu un projet que nous allons co-organiser avec la mairie.

Direction de la communication de la mairie de Ouagadougou

Conseiller technique du Maire de la commune de Ouaga et chef de la délégation, Valentin Bayiri fait le bilan de leur participation à la 3ème édition de la Smart City de Casa qui s’est déroulée du 18 au 20 avril dernier dans la capitale économique du Maroc.

Quel bilan pouvez-vous faire de votre voyage d’études à la 3ème édition de la Smart City à Casablanca ?

La Smart city de Casablanca qui a mobilisé de nombreuses villes africaines et occidentales nous a permis de toucher du doigt la réalité et les avantages liés à cette façon de gérer la ville. Nous avons bénéficié du retour d’expérience de beaucoup de villes en la matière et comme on ne refait pas la roue, nous profitons de connaissances que d’autres villes ont développées, expérimentées et maîtrisées, et c’est à nous de voir comment l’adapter à notre contexte pour qu’elles soient profitables à notre population. A ce titre, nous estimons que notre mission a été fructueuse, car dans pas mal de domaines, nous avons bénéficié de panels, d’ateliers qui nous ont permis de toucher du doigt les applications dans divers domaines. Nous avons rencontré aussi des partenaires, des exposants qui nous ont présentés des outils, notamment dans la gestion de la mobilité, de l’énergie, de la santé et dans d’autres domaines. Nous avons vu aussi que les jeunes ingénieurs, les informaticiens peuvent apporter des solutions à l’étape de la formation universitaire avec des centres de formation, de Start-Up, et ce sont des éléments qui nous confortent dans la dynamique dans laquelle nous sommes engagés.
Une ville comme Ouaga est en train de vouloir construire avant la fin de l’année un centre de Start-Up et organiser une conférence Smart City qui va nous permettre d’apporter à la ville une certaine intelligence dans la gestion de la cité. Avec l’IBAM, nous allons organiser une conférence aussi où les experts qui étaient à Casablanca, les partenaires, les acteurs de la gestion urbaine, les universitaires, les étudiants, viendront à Ouaga pour exposer les nouvelles manières de gérer la ville.

Qu’attendez-vous des participants à l’exposition ?

Nous attendons d’eux qu’ils fassent de Ouaga leur destination privilégiée pour présenter leurs solutions afin que nous voyions comment les insérer dans notre façon de gérer la ville ; c’est en ce sens que les entreprises seront attentionnées, motivées. Il faut que nous puissions donc passer le message afin que les différents services de la municipalité puissent améliorer leur façon de travailler ; nous espérons que cette rencontre qui est un rendez-vous du donner et du recevoir, permettra à des ingénieurs qui ont apporté des solutions dans la gestion de la voirie, dans l’organisation des événements culturels et sportifs, d’exposer leur savoir-faire qui peuvent servir les pouvoirs publics locaux, voire nationaux.

Pouvez-vous nous citer un exemple type de Smart City dans la gestion de la ville ?

Oui, nous avons plusieurs exemples de gestion Smart City, notamment dans la gestion rationnelle des déchets. A Casa, à travers toute la ville, tous ceux qui s’occupent du traitement des déchets sont localisés et joignables en temps réel. Nous croyons qu’une ville comme Ouaga dont la population avoisine 3 millions d’habitants et qui produit des milliers de tonnes de déchets par jour, pourrait adopter comme solution pour sortir de la situation d’insalubrité. Nous avons aussi vu des solutions dans le domaine des transports, de la communication et des outils à activer pour mieux connaitre le territoire, etc. C’est grâce à des outils pareils qu’on peut avoir une maîtrise de la population et cela nous servira à mieux gérer la fiscalité, la santé car nous saurons exactement quels sont les besoins et on peut ainsi planifier les investissements au profit des populations

Avez-vous obtenu des engagements de pays et d’entreprises quant à leur participation à la conférence de Ouaga ?

Oui, nous avons eu des engagements, le premier étant la ville de Casablanca qui a promis de nous accompagner dans la mise en oeuvre de notre événement. Ils nous ont invités non pas pour venir voir simplement ce qu’ils font, mais pour que nous puissions à travers leur expérience en faire un bon usage. Casablanca est pour nous une ville vecteur qui collabore avec des villes comme Dakar, Bamako, Abidjan, Ouaga, afin que nous puissions tirer profit de leur expérience. Les autorités de Casa ont promis d’être avec nous en juillet prochain, de contribuer à la diffusion de notre événement et de collaborer avec nous.
Dans les jours à venir, nous allons leur adresser une requête en ce sens afin que notre conférence qui va servir à plus de 300 communes du Burkina, aide les maires qui administrent nos villes, de comprendre qu’il y a d’autres façons de gérer qu’est la Smart City.
Notre défi, est que toutes les villes puissent se mettre à la page de la Smart City dans la gestion des déchets, de la mobilité, la santé, l’éducation, bref, les domaines transférés à la collectivité. Bref, il faut que nous puissions dématérialiser notre façon de faire et en ce sens, la conférence de juillet est pour nous un rendez-vous important qu’il faut réussir.

Direction de la Communication de la mairie de Ouagadougou