Participation au 7è congrès du CDP, délocalisation des séances des conseils des ministres dans les régions, lutte contre le terrorisme, manifestations de soutien d’organisations de la société civile aux actions du gouvernement, etc., autant de sujets par lesquels l’opposition a décrypté l’actualité nationale hier 8 mai à son siège

Comme promis, l’opposition a animé hier 8 mai à son siège, le premier de point de presse hebdomadaire au cours duquel elle est revenue sur les principaux sujets qui ont marqué l’actualité nationale ces derniers jours.
Principal animateur de la rencontre avec les journalistes, le chef de file de l’opposition Zéphirin Diabré a qualifié la décision du gouvernement de délocaliser les conseils des ministres dans les régions de "balade ministérielle", qui n’a pas sa raison d’être parce qu’elle serait des charges inutiles et supplémentaires pour les finances publiques. Pour le gouvernement, cette décision vise à permettre à l’exécutif de suivre la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) et de s’imprégner des réalités que vivent les populations dans les régions. "N’est-ce pas ce même gouvernement qui fait des déclarations chaque fois pour dire que le PNDES est sur la bonne voie ? Mais pourquoi donc cette délocalisation ?", s’interroge Zéphirin Diabré, qui n’y voit qu’une "campagne électorale que le Mouvement du peuple pour le progrès veut commencer auprès de ces populations avant l’heure ».
Selon toujours le chef de file de l’opposition et président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), le MPP est le plus grand parti qui dispose de maires, de députés, et qui a à sa disposition les préfets, les haut-commissaires et les gouverneurs. "Qu’il demande à ceux-ci qui sont sur place dans ces zones de leur faire le point sur la situation que les populations reculées vivent constamment », a-t-il proposé, notant au passage que la délocalisation des conseils des ministres n’est pas une idée du MPP, mais de feu Thomas Sankara.
L’autre point abordé concerne les attaques à répétition dans le Sahel et le Nord du pays qui inquiètent et indignent Zéphirin Diabré, car le gouvernement est en passe de perdre le contrôle de ces zones. Pour lui, la lutte contre le terrorisme est l’affaire des tous les Burkinabè, raison pour laquelle "l’opposition est prête à discuter avec le gouvernement pour apporter des solutions à ce problème".
Il a prodigué ses encouragements aux forces de l’ordre qui font, avec courage, face à ce phénomène. Il a également rendu hommage aux Koglwéogos qui ont contribué récemment à déjouer le plan des terroristes.
Au cours du point de presse, la politisation des Organisations de la société civile "par certains hommes politiques" a également été évoquée. Une attitude que désapprouve l’opposition qui estime qu’une OSC politisée ne joue plus son rôle de veille citoyenne, ce qui est sa mission première.
Quant à la participation du chef de file de l’opposition au 7è congrès du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) le week-end dernier, Zéphirin Diabré rassure que cette participation ne signifie pas que l’UPC regrette d’avoir pris part à l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. "Il y a des partis politique qui veulent aller au CDP comme on part chez une prostitué la nuit. Nous ne regrettons pas l’insurrection, si c’était à refaire, je le referai. On a lutté contre la modification de l’article 37, mais cela ne veut pas dire que pendant 1000 ans on ne va pas serrer la main du CDP", a t-il répondu à ceux qui s’étonnent de sa présence au congrès de l’ex-parti au pouvoir.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net