Le 28 avril dernier, le Syndicat national des travailleurs de l’agriculture (SYNATRAG) avait dénoncé les conditions déplorables dans lesquelles les travailleurs accomplissent leurs missions. Le SYNATRAG a en remis une coucher le 11 mai à la bourse de travail à travers une conférence de presse au cours de laquelle il a décrit "le climat délétère qui prévaut au sein du ministère », et annoncé un sit-in le 17 mai prochain

Ce mouvement d’humeur à venir serait la conséquence de l’attitude de mépris qu’affiche le ministère vis à vis des travailleurs et qui se traduit par le non-respect des engagements pris. Selon Noufe Tiatité, secrétaire général du SYNATRAG, cela fait près de deux mois que le procès-verbal de négociation entre le SYNATRAG et le ministère de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques (MAAH) est sur la table du ministre Jacob Ouédraogo pour signature. Mais dit-il, le ministre "joue avec le temps en refusant de signer ledit procès-verbal. Et comme si cela ne suffisait pas, avec la complicité du gouverneur de la région du Centre, le ministre a décidé de remettre fondamentalement en cause les libertés syndicales au sein de son département. Certains de nos militants ont été arbitrairement relevés de leur fonction pour avoir eu le seul tort d’observer un mot d’ordre de boycott lancé par leur syndicat", accuse t-il. Toute chose que condamne le syndicat qui y voit un abus d’autorité, et en réaction à une pratique "qui relève d’une autre époque", un mot d’ordre de grève de 48 heures est lancé pour le 17 mai à 00h et pourrait être renouvelé jusqu’à la satisfaction de la plateforme revendicative, dont le secrétaire général a pris le soin d’énumérer les points qui y sont contenus : la signature immédiate du procès-verbal de négociation entre le SYNATRAG et le MAAH autour de la plate-forme revendicative ; la mise en œuvre immédiate des conclusions issues de ces négociations ; l’annulation pure et simple de l’arrêté n02018/0011 MATD/RCEN/GVTO/SG/SRH, portant nomination des chefs de zone d’appui technique de la direction provinciale de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques (DPAAH) du Kadiogo ; le rétablissement sans conditions des camarades relevés de leurs fonctions ; l’octroi effectif des indemnités de responsabilité aux chefs UAT ; la prise de mesures idoines pour garantir une parfaite sécurisation des magasins et autres lieux de stockage ; l’entretien des intrants, équipements agricoles et animaux de trait et la mise à temps aux producteurs des intrants en quantité suffisamment et en qualité afin d’assurer une meilleure campagne agricole 2018-2019. Ce n’est pas tout, le syndicat exige l’octroi d’une ristourne aux agents commis aux tâches de distribution des intrants et matériels agricoles ; la reprise des conseil de direction et la prise immédiate de mesures pour assurer la prise en charge des agents qui participent à ces conseils de direction ; la révision de l’arrêté conjointe n2011/140/MAHMEF/portant modalité de sélection d’engagement, de désignation et de rémunération des prestataires de service du dispositif de statistique agricole et du système d’information sur la sécurité alimentaire et nutritionnel et son application strict à tous les niveaux ; le payement des reliquats de prise en charge des agents dans le processus de renouvellement des instances de l’UNPCB ».
Le SYNATRAG prévient cependant qu’à l’issue de cette grève, si "d’aventure rien n’est fait dans le sens de la satisfaction de la plateforme, il se réserve le droit d’entreprendre toute autre action de boycott des activités de la campagne hivernale qui s’annonce jusqu’à la satisfaction totale des points inscrits dans la plateforme revendicative".

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net