Ce matin, à la bourse du travail, face aux journalistes, la Coordination syndicale des agents du ministère de l’Economie et des finances (CS-MINEFID), a annoncé un mouvement de sit-in du 28 mai au 1er juin, reconductible du 4 au 8 juin 2018 en signe de protestation contre la non réponse du gouvernement à leur plateforme revendicative

Après une première grève de quarante-huit heures les 04 et 05 avril dernier, puis une autre qui a duré 120 heures, du 21 au 25 mai, les responsables de la Coordination syndicale des agents du ministère de l’Economie, des finances et du développement (CS-MINEFID) ont annoncé ce matin 26 mai la poursuite de leur mouvement. Pour eux, le gouvernement n’a pas répondu favorablement à leurs revendications. « Après le dépôt du préavis le 04 mai 2018, ce n’est que le 18 mai que le ministre en charge de la Fonction publique a reçu la CS-MINEFID afin de lui communiquer les prétendues nouvelles réponses du gouvernement à ses points de revendication. La CS-MINEFID a eu la désagréable surprise de constater que les propositions du gouvernement sont les mêmes que celles qui ont été transmises le 24 avril et qui ont été rejetées par les travailleurs du MINEFID, car jugées largement en deçà des attendes. Seulement, ces propositions ont fait l’objet de commentaires par le ministre contrairement au 24 avril où la CS-MINEFID les avait reçues sous pli fermé », a confié le président de la Coordination, Mathias Kadiogo.
D’où le mécontentement des travailleurs qui entendent l’exprimer par un sit-in qu’ils observeront dans « les structures du MINEFID du lundi 28 mai 2018 au vendredi 01 juin de 08h à 14h sur toute l’étendue du territoire national, dans les ambassades et consulats du Burkina à l’étranger ».
Selon le président de la Coordination, ce sit-in vise à exiger « la levée des sanctions abusives et autocratiques prises à l’encontre des travailleurs, notamment les responsables relevés de leur poste de responsabilité pour fait de grève ; le respect des libertés syndicales et démocratiques des travailleurs du MINEFID ; des réponses satisfaisante à leurs point de revendication contenus dans le préavis du 14 mars 2018". Mathias Kadiogo prévient : "En cas d’absence de réaction et de réponses aux préoccupations ci-dessus citées, le mot d’ordre de sit-in sera reconduit du lundi 04 au vendredi 08 juin 2018 », car les travailleurs sont surpris que le gouvernement ait annoncé le 28 avril avoir accédé aux préoccupations de la CS-MINEFID, notamment sur la dotation du carburant, du relogement des travailleurs dans le bâtiment R+4, le non-renouvellement de la convention avec la société privée d’inspection COTECNA "sans pouvoir produire le moindre document de mise en œuvre"
"Comment pouvez-vous comprendre la réticence du gouvernement à laisser pratiquer le check off ou retenue à la source des cotisations syndicales et mutualistes au MINEFID comme cela se fait déjà, quand bien même il reconnait que la question de l’application du décret de 2012 évoqué par madame le MINEFID dans ses courriers du 26 janvier 2018 adressés aux secrétaires généraux des syndicats, est en discussion entre l’unité d’action syndicale et le ministère en charge de la Fonction publique depuis décembre 2017 ?", interrogent les syndicalistes. "Comment pouvez-vous comprendre que la volonté de faire disparaître les mutuelles des travailleurs du MINEFID sur la base de la seule volonté de madame le ministre en charge des finances, sans aucun texte de base, quand on sait l’intérêt pour les travailleurs d’organiser leur entraide à travers les mutuelles pour suppléer à l’absence de l’Etat dans les soins de santé et le social ?", poursuivent-ils.
Pis, les syndicalistes estiment que "le gouvernement se livre à des actes de répression dont l’ultime objectif est de briser par la force la grève et de détruire les syndicats en procédant à des menaces, intimidations et surtout à des réquisitions massives, abusives et arbitraires". Ils s’insurgent contre la décision du ministre Rosine Coulibaly d’interdire l’accès des travailleurs à l’enceinte du MINEFID pour leur piquet de grève, de même que les structures locales du ministère ne sont pas accessibles par les grevistes". Toutes choses qui constituent selon eux, "une violation flagrante des textes en matière de liberté de réunion et des instruments juridiques internationaux, en matière de grève, auxquels le Burkina Faso a souscrit", q rappelé Mathias Kadiogo.
On s’achemine vers une rupture de ce qui reste comme dialogue entre les deux parties. Peu après la fin de la conférence de presse des syndicats, le gouvernement a publié un communiqué dans lequel il rappelle que le sit-in est illégal et qu’en conséquence " le
sit-in projeté par la CS-MEF sera analysé comme une grève illégale et la réglementation y relative sera appliquée".
Ambiance !

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net