Hier 31 mai, les 254 conseillers municipaux de la commune de Ouagadougou se sont retrouvés pour la deuxième session de l’année. Une session essentuiellement consacrée à l’examen de la gestion budgétaire du conseil municipal

Pour la deuxième fois, les conseillers municipaux de la commune de Ouagadougou ont tenu hier matin 31 mai, la session 2018 du conseil municipal de la commune de Ouagadougou avec cinq points inscrits à l’ordre du jour :
 adoption du procès-verbal de la première session tenue le 28 mars dernier ;
 examen et adoption du compte administratif gestion 2017,
 examen et adoption du compte de gestion du budget principal 2017
 examen et adoption du budget supplémentaire gestion 2018
 Divers
Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut d’abord vérifier que le quorum est atteint. Le premier adjoint, Moussa Belem procède alors à l’appel nominatif des conseillers, secteur par secteur. Résultat, sur 254 conseillers que compte la commune de Ouagadougou, 199 ont répondu présents et 3 procurations ont été reçues.
« Le quorum qui est de 128 étant atteint, notre assemblée peut commencer ses travaux en toute légalité », lance le maire de la commune, Armand Roland Pierre Béouindé.

Très vite, les conseillers épuisent le premier point en adoptant le PV de la première session tenue le 28 mars dernier, à l’unanimité, d’autant qu’il n’y pas eu d’objection.
Pour le second point, il faut surmonter un obstacle. Le maire étant l’ordonnateur du budget, il ne peut en même temps examiner sa propre gestion. On ne peut être juge et partie. C’est même interdit par le code des collectivités. Il faut donc désigner un président de séance. Deux volontaires se proposent : Constant Bazié et Jérémie Sawadogo ; ce dernier, qui est en même temps le maire de l’arrondissement 10 de Ouaga, remporte le vote à main levée.
Le maire explique d’abord ce qu’est le budget communal : un acte de prévision, une traduction chiffrée de la politique communale et un acte d’autorisation. Dans le document qui avait été envoyé aux conseillers, on y apprend que le budget général gestion 2017 s’élevait à 53, 589 504 357 milliards de F CFA, avec des dépenses d’investissement chiffrées à 33, 418 744 983 milliards de F CFA, soit 62% du budget. Quant aux dépenses de fonctionnement, elles s’élèvent 20, 170 759 374 milliards de F CFA, soit 38% du budget. Lequel est alimenté en fonds propres à hauteur de 31, 907 181 713 milliards de F CFA, soit 60% et en subventions et soutiens des partenaires extérieurs pour un total de 21, 682 322 644 milliards de F CFA, soit 40%.
Dans l’exécution du budget, gestion 2017, les résultats font ressortir 20,296 035 851 milliards de F CFA en dépenses et 13,688 242 536 milliards de F CFA en recettes dans la section fonctionnement.
Dans la section investissement, les dépenses s’élèvent 11, 934800853 milliards de F CFA et les recettes à 2,246596118 milliards de F CFA. Au final, l’exécution du budget, gestion 2017 donne un résultat excédentaire de 16, 295 998 050 milliards de F CFA, soit 6,607 milliards en fonctionnement et 9,688 milliards en investissement.
Manifestement, les chiffres égrenés par les services financiers ne semblent pas passionner beaucoup conseillers. Peu après l’ouverture de la session, les chaises ont commencé à se vider. Commentaire dépité d’un conseiller : « C’est comme à l’Assemblée nationale ; certains attendent juste de répondre à l’appel de leur nom, puis s’en vont ».

Lorsque le conseil entame l’examen du budget supplémentaire, gestion 2018 du budget principal arrêté à 55, 335 milliards de F CFA, beaucoup de chaises n’ont plus leurs occupants.
Le document est adopté à l’unanimité et on passe aux divers. La salle s’anime un peu. Les questions fusent. Un conseiller insiste sur le devoir de ponctualité, puis s’inquiète des acrobaties auxquelles se livrent des jeunes en pleine circulation sur les artères de la ville ; un autre s’inquiète aussi de la consommation de chicha par les jeunes, alors qu’elle « est plus dangereuse que la cigarette ». « Pourquoi les bus SOTRACO sont sans plaque d’immatriculation ? », interroge un conseiller ; son collègue est scandalisé par la gestion des cadavres à l’hôpital Blaise Compaoré où il faut payer cher pour retirer le macchabée.
Délivrance des certificats d’hygiène et de salubrité aux maquis, l’arrivée tardive de la cantine scolaire, la nécessité de créer une mutuelle pour les conseillers, etc., autant de questions auxquelles le maire s’est attaché, avec l’appui de ses collaborateurs, à apporter des réponses.
Sur les acrobaties, Armand Béouindé rappelle que la mairie a engagé la traque contre ces délinquants de la route, avec parfois le soutien des maires d’arrondissement. L’année dernière, 55 engins ont ainsi été confisqués et 27 jeunes arrêtés. « S’il y a encore des endroits où il y a encore des cascadeurs qui inquiètent les gens, il faut nous le dire », ajoute-t-il. Quant aux chichas et autres lieux de consommation de produits peu recommandables, le maire explique qu’il existe un décret datant de 1979 qu’il faut actualiser. Sur la gestion des cadavres, il invite les parents à saisir le ministre de la Santé ou le maire lorsqu’ils sont en butte à d’ignobles tracasseries.
Le directeur des relations internationales de la mairie, Adama Zerbo a fait le point sur les missions effectuées par le maire à l’étranger, notamment à Stockholm où il a été question de mobilité urbaine, puis à Nice où se déroulait la semaine africaine.
Il est 13h37. Fin de la deuxième session. Le maire lève la séance et invite ceux qui le souhaitent à se restaurer avant de retourner à leurs occupations.

Georges Diao
Kaceto.net