L’information qui avait été démentie par Jean Martin Coulibaly, alors ministre de l’Education nationale, avait suscité l’indignation générale : un enseignant aurait enceinté à lui seul cinq élèves à Mangodara, dans l’Ouest du pays, des faits qui auraient eu lieu durant l’année scolaire 2014-2015.
Le ministre avait prévenu, "qu’un enseignant ait eu des rapports coupables avec des élèves est extrêmement grave, et il est clair que le ministère prendra ses responsabilités". C’est désormais fait. Les enseignants et autres encadreurs aux mœurs légères n’ont qu’à bien se tenir. Le nouveau code pénal que l’assemblée vient d’adopter prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison.

Qu’en est-il de l’affaire dite des « cinq élèves filles enceintées par leur enseignant » à Mangodara ?

Cette histoire montre la capacité de nuisance des journalistes ou des réseaux sociaux, quand des informations ne sont pas avérées. De ce que nous savons, ce sont des faits qui remontent à 2014-2015. Nous continuons les investigations, et quel que soit le résultat, le fait qu’un enseignant ait eu des rapports coupables avec des élèves est extrêmement grave, et il est clair que le ministère prendra ses responsabilités. Maintenant, nous avons besoin d’observer toutes les précautions pour que ce soit réellement les coupables qui soient sanctionnés. Quand nous aurons les preuves dans cette affaire, nous allons appliquer les textes dans leur grande rigueur.

C’est donc en 2014 qu’un enseignant a enceinté cinq filles ?

Non, l’information est fausse à deux niveaux : ce n’est pas un enseignant, mais deux qui ont enceinté des élèves de leurs classes, au total, 4 filles entre 2014 et 2015. Une des filles concernées a échoué au brevet cette année, et nous l’avons encouragée à ne pas baisser les bras. Actuellement chacun des enseignants s’est d’ailleurs marié avec une de ces quatres filles.

Article 533-14 du nouveau code pénale du Burkina Faso : est puni d’une peine d’emprisonnement de cinq ans à dix ans et d’une amende de neuf cent mille (900 000) à cinq millions (5 000 000) de FCFA, le fait pour un personnel de l’enseignement ou de tout système éducatif, d’avoir une relation sexuelle avec un élève, apprenti ou stagiaire mineur de l’un ou de l’autre sexe. S’il résulte de cette relation sexuelle, la grossesse de l’élève, de l’apprentie ou de la stagiaire, la peine d’emprisonnement est de sept ans à dix ans et l’amende de trois millions (3 000 000) à six millions (6 000 000) de FCFA.
La juridiction saisie, peut en outre prononcer une interdiction d’exercer la profession d’enseignant ou de membre du système éducatif pour une période qui ne peut excéder cinq ans.

Kaceto.net