Dans son combat pour la promotion des textes juridiques sur l’avortement, la Communauté d’action pour la promotion des textes encadrant l’avortement, la santé sexuelle et reproductive (CAPSSR), a lancé le 31 mai dernier le projet SAFF "Ensemble pour un avortement légal, sécurisé et sans stigmatisation au Burkina".

Selon la présidente de l’Association burkinabè des sages-femmes, Mariam Nonguierma, le projet vise à informer la population que les femmes ont des droits de bénéficier d’un avortement dans certaines conditions. Il s’agit du viol, l’inceste, le risque pour la mère de perdre la vie en donnant naissance, et en cas de malformation totale de l’enfant qui va naître. "Il existe des textes et le droit même prévoit et autorise ce genre d’avortement", explique Mariam Nonguierma. Elle précise que la projet SAFF ne propose pas de prestations, mais se veut plutôt un plaidoyer à l’endroit de toutes les communautés pour le traitement des dossiers juridique en matière d’avortement.
"Nous souhaitons renforcer les capacités légales des professionnels de la santé sur la prise en charge des cas d’avortement, des officiers de police judiciaire pour le traitement des dossiers juridiques en matière d’avortement", a t-elle indiqué.

Le renforcement des capacités des officiers de police judiciaire est d’autant plus important qu’il arrive que les enquêtes sur les cas de viol prennent beaucoup de temps, et que les résultats arrivent après que la femme violée ait déjà accouché, ce qui conduit souvent à des abandons d’enfant et aux avortements clandestins à risques. "C’est un plaidoyer que nous lançons à l’endroit de tous les acteurs pour que les avortements dans ces quatre cas cités se fassent dans la légalité et la sécurité", insiste Mariam Nonguierma, soulignant que le délai autorisé pour l’avortement dans ces situations est de 10 à 12 semaines ; passé ce délai la femme violée qui tombe en grossesse n’a plus droit à l’avortement, c’est à dire pratiqué par un agent de santé dans un milieu propice. "Nous n’encourageons ni le vagabondage sexuel ni l’avortement dans sa globalité, mais uniquement dans les quatre cas cités", a précisé la présidente de l’Association des sages-femmes du Burkina.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net