Avec le soutien de ses partenaires, le gouvernement organise du 9 au 10 juillet prochain à Ouagadougou, une conférence internationale sur la mise en œuvre du PNDES. Occasion pour lui de faire le bilan à mi-parcours de la mise en œuvre du PNDES, de tirer quelques enseignements et d’apporter des réajustements nécessaires en vue d’atteindre les résultats escomptés.

L’information a été donnée au cours d’une conférence de presse animée hier 19 juin dans la salle de conférence de la DGCOOP par les ministres de l’Economie, des finances et du développement, Rosine Coulibaly, Paul Robert Tiendrebéogo, ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Harouna Kaboré, ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Sommanogo Koutou, ministre des Ressources animales et halieutiques et Pauline Zouré, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, chargée de la décentralisation.
« Il ne s’agit pas, explique la ministre Coulibaly, de refaire une conférence comme celle de Paris début décembre 2016, mais plutôt d’organiser une rencontre qui va nous permettre de faire le bilan à mi-parcours de la mise en œuvre du PNDES, de tirer quelques enseignements, enfin de définir des perspectives qui nous permettent de mobiliser des ressources supplémentaires pour combler certains besoins de financement et accélérer la mise en œuvre des projets et programmes en vue de l’atteinte des objectifs du PNDES ».
Adopté en conseil des ministres le 20 juillet 2016, le PNDES s’inspire du programme du président Roch Kaboré, « bâtir avec le peuple, un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de justice et de liberté. » D’un coût total de 15395 milliards de F CFA, ce qui constitue désormais le référentiel en matière de développement est financé à hauteur de 64% sur fonds propres, soit 9825 milliards de F CFA et 36% de ressources extérieures, soit 5570 milliards de F CFA.
La conférence des partenaires tenue à Paris du 7 au 8 décembre 2016 a enregistré des annonces de la part des partenaires institutionnels pour un montant de 8353 milliards de F CFA, nettement au-dessus de ce qui était attendu (5570).
Quant au secteur privé, 9 691 milliards de F CFA ont été annoncés, soit sous forme d’investissement, soit en accompagnement technique.
Le succès de la conférence de Paris avait suscité moult commentaires, les uns enthousiastes, les autres pour les sceptiques. Hier, la ministre Coulibaly a dévoilé le niveau satisfaisant dans la mobilisation des ressources au plan national et international. On a ainsi appris que sur la période allant de janvier 2016 à avril 2018, la mobilisation des ressources extérieures a atteint 5 054 milliards FCFA,
soit 1 844 milliards FCFA, sous forme de conventions signées, et 3 210 milliards FCFA en programmes de coopération validés. « Sur cette base, le taux de mobilisation des annonces faites par les PTFs (8 353 milliards FCFA) s’établit à 61%, pendant que le taux de financement des besoins exprimés (5 570 milliards FCFA), s’établit à 91% à fin avril 2018 », a expliqué l’argentière du Burkina.
Au plan national, le gouvernement a pu mobiliser 3 141 milliards FCFA sur une prévision sur la même période, de 3 623 milliards FCFA, soit un taux de mobilisation de 87%. En revanche, le secteur privé est resté frileux, seulement 24,91 milliards de FCFA mobilisés sous forme de Partenariat public privé, soit 0,5% du montant attendu. Selon la ministre de l’Economie, ce faible taux s’explique entre autres, « par l’incompatibilité des offres des acteurs du privé avec la vision et les orientations financières du gouvernement, ce qui a impacté certains secteurs à forte valeur ajoutée dont celui de la transformation agro-sylvo-pastorale ».
Le rendez-vous de Ouaga vise à faire un focus sur les secteurs porteurs mais passez explorés, à commencer par celui de la transformation agro-sylvo-pastorale et plus globalement, à améliorer le niveau de mobilisation des ressources pour le financement du développement du Burkina Faso.
Environ 250 participants sont attendus à Ouaga, parmi lesquels, les Burkinabè de la diaspora, lesquels se retrouveront du 11 au 13 juillet pour le premier Forum qui leur est consacré.
Améliorer la gouvernance économique et institutionnelle, identifier le potentiel et les opportunités d’investissement dans la transformation agro-sylvo-pastorale, mener un plaidoyer pour un financement adéquat du Programme d’urgence pour le Sahel (PUS-BF) et du Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL) en vue d’un renforcement de la résilience des populations du Nord/Sahel et la promotion des économies locales, tels sont les objectifs visés par la conférence de Ouaga, présidée par le premier ministre Paul Kaba Thiéba.
Le budget total de ce raout est de 140 millions, dont les 4/5 sont apportés par les partenaires techniques et financiers, l’Etat supportant pour sa part 28 millions de F CFA.
Dans un contexte social marqué par des mouvements d’humeur des travailleurs du secteur public avec des grèves à répétition, puis des attentats qui ont frappé à plusieurs reprises la capitale, la conférence de Ouaga sera aussi l’occasion pour le gouvernement de communiquer sur les mesures qu’il prend pour assurer la sécurité des biens et des personnes, et de réaffirmer son attachement à l’état de droit dans la résolution des conflits de toutes sortes.

JV ; Kaceto.net