Ce mercredi 11 juin 2018, s’ouvre à Ouagadougou, le Forum national de la diaspora regroupant environ 350 participants dont plus de 200 Burkinabè de l’extérieur, et placé sous le très haut patronage de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso. Ce forum organisé par le ministère de l’Intégration africaine et les Burkinabè de l’extérieur sur le thème « La contribution des Burkinabè de l’extérieur à la construction nationale », est prévu pour durer 72 heures, soit jusqu’au vendredi 13 juillet. Il vise principalement à sensibiliser et à mobiliser nos compatriotes vivant hors du territoire national en vue de leur contribution au développement économique, social et culturel du pays à travers la présentation des initiatives du Gouvernement à leur endroit.

La tenue du Forum s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme présidentiel et traduit donc l’engagement du Président du Faso à impliquer davantage les Burkinabè vivant à l’étranger dans la recherche de solutions aux préoccupations du peuple burkinabè dans les domaines économique et social, et à promouvoir davantage leur participation aux investissements. Du reste, à l’occasion de son message à la nation le 31 décembre 2017, il avait annoncé la tenue de ce forum de la diaspora, afin de « permettre d’échanger de façon approfondie avec nos compatriotes sur les défis à relever ensemble ». Et au nombre des résultats attendus, l’on retiendra entre autres la sensibilisation des participants sur le contenu du Plan national de développement économique et social (PNDES) et les grands projets de développement en cours au Burkina Faso ainsi que la participation de la diaspora aux futures élections nationales.
Le forum devrait également permettre d’enregistrer les préoccupations de la diaspora pour l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique nationale de gestion des Burkinabè de l’extérieur, et de présenter les potentialités du Burkina en matière d’exportation des produits et services, toute chose qui a nécessité l’implication des milieux d’affaires et des grandes entreprises de la place.
Des activités variées dont un dialogue direct entre le Président du Faso et les Burkinabè de la diaspora
Certes l’ouverture officielle des travaux est prévue dans l’après-midi de ce mercredi 11 juillet, suivie d’une communication sur le PNDES, mais déjà dans la matinée, le Premier ministre Paul Kaba THIEBA procède à la pose de la première pierre de la cité de la diaspora à Guiguemtenga dans la commune rurale de Koubri, pendant que débute l’exposition et les rencontres B to B à la salle de conférences de Ouaga 2000 où se tient le forum.
Le deuxième jour, qui verra le début d’une opération don de sang, est consacré aux communications, dont deux panels, portent respectivement sur les thèmes « Protection et promotion des Burkinabè de l’extérieur », avec trois sous thèmes, et « Mobilisation et organisation de la diaspora pour le développement national », avec également trois sous-thèmes.
A ces panels s’ajoutent une dernière communication sur le thème « Emigrer et réussir : les défis » ainsi que des témoignages et des interactions.
Les activités phares de la troisième et dernière journée du forum incluent le dialogue direct entre le Président du Faso et les Burkinabè de l’extérieur, et un dîner au cours duquel cinq Burkinabè de la diaspora désignés « Etalons de la diaspora 2018 » pour leur mérite, leur compétence, leur leadership, leur engagement, leur patriotisme et leur exemplarité, recevront des trophées. Pour cette première édition, les Etalons de la diaspora ont pour noms Paté OUEDRAOGO, « l’habilleur des présidents » bien connu sous le nom Pathé’O et résidant en Côte d’Ivoire, Diébédo Francis KERE, architecte burkinabè de renom résidant en Allemagne, Lassina ZERBO, géophysicien, Secrétaire exécutif de l’Organisation du traité d’interdiction complet des essais nucléaires (OTICE) depuis 2013, Fatimata Loumé DIALLO, agent d’aide socio-économique du Gouvernement du Québec, et Bertrand Isidore TRAORE, footballeur international évoluant à l’Olympique lyonnais en France.
Plus de 1 200 milliards de francs CFA de transfert d’argent vers le Burkina au cours de ces trente dernières années
Sur le plan politique, les Burkinabè de l’extérieur contribuent à la consolidation de la démocratie à travers leur affiliation aux partis et formations politiques nationaux, participant ainsi à l’animation de la vie politique de la nation. Mais ils restent surtout plus dynamiques sur le plan économique, constituant ainsi un fort potentiel dont la contribution au développement du pays est indéniable. C’est du reste ce qui ressort du document du PNDES qui précise que l’économie burkinabè regorge d’énormes potentialités dont une diaspora importante. Cette diaspora répertoriée à travers le monde, investit dans divers domaines, notamment ceux de l’habitat, des transports, des infrastructures hôtelières et touristiques, de la santé, de l’éducation, de la culture, du sport, et dans bien d’autres domaines créateurs d’emplois et de richesses.
Au cours de l’année 2016, par exemple, le montant global des transferts reçus au Burkina Faso s’est chiffré à 77 101 521 800 de francs CFA. Déjà en 2015, les transferts de fonds étaient estimés à 396 millions de dollars américains (USD), soit 3,6 % du Produit intérieur brut (PIB) du pays, selon le rapport 2017 de la Banque mondiale. Un montant qui dépasse légèrement celui net de l’aide publique au développement perçu par le Burkina Faso des pays du Comité d’aide au développement en 2015. Par ailleurs, selon les données du ministère de l’Economie, des finances et du développement, on estime à plus de 1 200 milliards de francs CFA, le montant total des sommes reçues par le Burkina Faso de sa diaspora au cours de ces 30 dernières années, soit une moyenne annuelle de 41,58 milliards de francs CFA.
Autant de chiffres qui attestent déjà de l’énorme contribution de la diaspora à la construction du pays, même s’il reste entendu qu’il faut redoubler d’effort car les Burkinabè de l’extérieur ont besoin d’être rassurés et de comprendre les opportunités qui leur sont offertes au pays. C’est justement ce à quoi répond l’organisation de ce forum.

Ministère de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur.