Le soldat de première classe Adama Kaboré s’exprimant en Mooré et assisté d’un interprète, a nié lundi devant la barre du Tribunal militaire, avoir bastonné le policier de garde au domicile du défunt président de l’Assemblée nationale Salif Diallo.

Il est le deuxième inculqué à s’exprimer dans une langue nationale en l’occurrence le mooré après le soldat de première classe Sidiki Ouattara qui lui s’était exprimé en Dioula.

Au cours du putsch manqué de septembre 2015, le soldat de première classe Adama Kaboré s’est rendu avec d’autres éléments du Régiment de sécurité présidentiel (RSP) au domicile du défunt président de l’Assemblée nationale où le policier de garde a été bastonné et la résidence saccagée.

Au cours de son interrogatoire devant le juge d’instruction, l’assistant de police Yacouba Manli, aurait déclaré, selon le parquet militaire avoir été bastonné avec des cordelettes par les éléments du RSP venus au domicile de Salif Diallo, parmi lesquels le soldat Adama Kaboré.

Si le soldat reconnait si être rendu sur ordre de son supérieur hiérarchique, il nie avoir participé au saccage de la maison encore moins avoir bastonné l’assistant de police Yacouba Manli qui assurait la sécurité des lieux.

Selon son récit, alors qu’il purgeait une punition de 6 jours de garde au camp Naba Koom depuis le 14 septembre 2015, le sergent Issoufou Zougnoma l’a ordonné le 17 septembre 2015, de le suivre pour aller chercher des vivres.

Au carrefour des martyrs, Ils sont interpellés selon ses dires, par deux jeunes civils qui les informent qu’il y a des tirs au domicile de Salif Diallo.

Arrivé au domicile, sous ordre du sergent Issoufou Zougnoma, le soldat de première classe affirme que lui et le caporal Soumaila Diessongo ont désarmé l’assistant de police Yacouba Manli et l’ont embarqué pour le camp Naba Koom sans l’avoir donné de coups. Aussi affirme-t-il « Tout ce que Manli a dit est faux ».

Présent devant la barre du Tribunal militaire, le vendredi dernier, le binôme du soldat Adama Kaboré, au cours de ce déplacement chez le défunt Salif Diallo, le caporal Soumaila Diessongo avait aussi nié les accusations de l’Assistant de police Yacouba Manli.

Le parquet militaire a rappelé les propos de l’accusé tenus devant le juge d’instruction. Propos dans lesquels, il reconnaissait avoir fait des patrouilles au cours du putsch manqué.

Le soldat de première classe Adama Kaboré ne s’y reconnait pas dans ces propos arguant qu’il « pense que le juge Yaméogo (juge d’instruction) s’est trompé. Je lui ai dit que je ne comprends pas français, il m’a dit de parler français militaire ».

Selon l’avocat de l’accusé, Me Sylvère Kiemtaremboumbou, il est inadmissible que lors des interrogatoires chez le juge d’instruction, son client n’est pas bénéficié d’un interprète.

Il a donc demandé au Tribunal militaire d’annuler les procès-verbaux de ces interrogatoires, de ne s’en tenir qu’aux dires de son client devant sa barre en attendant les confrontations qui auront lieu entre le soldat Adama Kaboré et l’assistant de police Yacouba Manli.

Le Soldat de première classe Adama Kaboré est poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre sur 13 personnes, coups et blessures volontaires sur 42 personnes, complicité de dégradation volontaire aggravée de biens.

Agence d’Information du Burkina