Le vice-président de la Société coopérative simplifiée Djiguiya (Scoops Djiguiya), Aboulaye Bouaré, a accusé lundi à Abidjan le président de la Confédération de la filière bétail et viande de l’Afrique de l’Ouest (Cofenabvi-Ao), Issiaka Sawadogo, de vouloir « détenir le monopole » de l’importation de bétails en Côte d’Ivoire.

« Dans le cadre de ses activités de commercialisation de bovins, d’ovins et de caprins importés depuis le Mali et le Burkina Faso en direction de la Côte d’Ivoire, Scoops Djiguiya est confronté à des difficultés sur la ligne du Burkina Faso », a précisé M. Bouaré, lors d’une conférence de presse.

Selon le vice-président de Scoops Djiguiya, M. Sawadogo « tente depuis l’année dernière de perturber les activités » de leur organisation, estimant « détenir le monopole » sur l’axe Côte d’Ivoire Burkina Faso.

Dans cet élan, dira-t-il, M. Sawadogo « a instruit ses collaborateurs d’empêcher toute activité de Scoops Djiguiya, et des individus ont attaqué le samedi 9 septembre le siège de la Société coopérative à Ouangolo », occasionnant une bagarre rangée qui a fait un blessé de leur côté et trois chez les agresseurs.

Scoops revendique « en moyenne 175 camions de bœufs chargés chaque mois, soit entre 6.000 et 7.000 têtes importées en Côte d’Ivoire ». A travers cette conférence, cette structure qui existe depuis deux dans la filière bétail et volaille, veut attirer l’attention du gouvernement sur « la gravité de ces agressions répétées », a-t-il poursuivi.

Contacté par APA, le président de la Fédération nationale de la filière bétail en Côte d’Ivoire, Kouadio Konan, a affirmé que « M. Sawadogo n’a rien à voir dans cette histoire ».

II a fait observer que des membres de la Société coopérative ont tenté de prendre à leur compte un camion de bétail sur lequel « des financements ont été déjà opérés », créant des échauffourées à la frontière où ils ont fait violence à un gendarme ivoirien.

Selon M. Konan, la Fédération nationale de la filière bétail de Côte d’Ivoire a signé une convention avec des opérateurs économiques burkinabé pour livrer 120 camions à la faîtière pour 30 millions Fcfa. Et ce, depuis la Tabaski, mais seulement une quarantaine a été fournis, d’où un reliquat de 80 camions.

L’approvisionnement en bétail du Burkina Faso vers la Côte d’Ivoire connaît une baisse drastique. Les petites coopératives, qui n’ont pas d’agrément pour opérer hors du territoire, achètent à la frontière où plusieurs camions sont déjà financés par la Fédération nationale de la filière bétail.

Avec la réforme de la filière bétail en Côte d’Ivoire, pilotée par la Direction des organisations professionnelles et de l’appui au financement (DOPAF) et le Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles (FIRCA), les coopératives sont appelées à se mettre en règle aux fins d’intégrer l’Interprofession, qui devrait être mise en place, ce qui faciliterait leurs opérations.

Lors de la fête de Tabaski 2018 la faîtière a importé en Côte d’Ivoire près de 495 camions de moutons et 535 camions de bœufs pour approvisionner l’ensemble du marché ivoirien.

APA