Depuis vendredi après-midi, le président de la Métropole de Lyon, David Kimelfield est arrivé à Ouaga à la tête d’une forte délégation pour une visite d’amitié et de coopération avec la capitale burkinabè. Il a été accueilli au pied de la passerelle par le maire de la commune de Ouagadougou, Armand Roland Pierre Béouindé et une bonne partie de l’exécutif municipal. La délégation lyonnaise comprend des élus locaux, des techniciens de la métropole, des universitaires et des militants associatifs, soit au total un trentaine de personnes.
Dans la même soirée, une cérémonie de l’eau de bienvenue a été organisée en leur honneur, moment pour les deux parties de se retrouver dans la convivialité et d’évoquer les points qui seront au menu des rencontres et discussions.

Dimanche, les Ouagadougou et Lyonnais ont eu droit à une journée touristique avec la visite qu’ils ont effectuée sur le site granitique de Laongo, à une vingtaine de km de Ouaga, dans la province de l’Oubritenga, en présence du maire de la commune de Ziniaré, Pascal Compaoré et de conseillers municipaux. Après le "musée à ciel ouvert", ils se sont déportés à Lagon Lodge de Loumbila pour partager un repas et découvrir cet espace qui fait partie des attractions touristiques burkinabè.
La journée d’hier 1er octobre, les deux délégations se sont retrouvées dans la salle de délibération du conseil municipal pour la partie proprement officielle de la visite.
Dans son discours de bienvenue, le maire Béouindé a souligné que par la longue relation d’amitié qui existe entre les deux villes depuis 1993, "il est passé dans le langage courant qu’il y a de tout temps sur toute l’année, « un lyonnais à Ouaga et un Ouagalais à Lyon ».
Trente quatre ans après, le président de la Métropole de Lyon est à nouveau à Ouaga pour un séjour d’amitié et de coopération. Une visite dont le contenu couvre plusieurs domaines : politique, institutionnel, technique, citoyenne, économique, sportif et universitaire. La relation entre Ouaga et Lyon a commencé sur le thème central de la propreté et de la collecte des déchets, avant d’embrasser d’autres secteurs et de prendre une allure "globalisante et structurante".

La qualité de l’intervention de Lyon a convaincu l’Agence Française de Développement, l’Agence d’Urbanisme de Lyon, la Délégation de l’union européenne, l’Union économique et monétaire ouest-africaine, l’Université Senghor d’Alexandrie de s’associer à l’aventure et ces institutions sont donc devenues des acteurs à part entière de la coopération décentralisée Ouaga-Lyon.
Les résultats obtenus depuis un quart de siècle sont le fruit d’un travail d’hommes et de femmes qui se consacrent à l’exécution des programmes de développement définis ensemble.
Armand Béouindé a rendu un vibrant hommage aux pionniers de cette coopération, Simon Compaoré, maire Honoraire de Ouagadougou, Michel Noir, maire de Lyon, puis Raymond Barre pour le Grand Lyon, devenu la Métropole de Lyon.
Prenant la parole, le présient David Kimelfield a rappelé que "ce qui nous motive à venir au Burkina, c’est pouvoir faire part de notre expertise, mais c’est aussi de toucher du doigt la réalité qui doit guider le sens de l’action de la Métropole".
Au traitement des déchets, se sont ajoutés les volets économique, l’accompagnement des jeunes à la création d’entreprise, l’éducation, l’environnement, la sécurité urbaine avec le soutien apporté à la police municipale.

Après les discours, les deux délégations ont entamé au pas de course une série de visites : la place du Grand Lyon située en face de l’Etat-major des armées, puis l’avenue de Lyon, une escale de quelques minutes à la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina, le temps de d’changer avec le président de l’institution, Mahamadi Sawadogo et ses collaborateurs. Le cap a été ensuite mis sur le Lycée de Rimvougré, un quartier de l’arrondissement 11. Seule lycée publique de l’arrondissement, la visite qui a eu lieu le jour de la rentrée scolaire, a permis aux Lyonnais de découvrir les conditions dans lesquelles travaillent les acteurs de l’éducation. La Métropole a promis un soutien pour faciliter le travail des enseignants et des élèves.
Après Rimvougré, c’est le ministère de l’Administration territoriale, ministère de tutelle, qui a accueilli les deux délégations. Siméon Sawadogo et ses proches collaborateurs ont salué la qualité de la relation qui existe entre Ouaga et Lyon et rappelé que le gouvernement mise sur la coopération décentralisée pour hâter le développement du pays. Avec le transfert de compétences certains domaines de l’Etat vers le collectivités, il est plus que salutaire que les entités aient des liens de coopération avec d’autres villes afin de bénéficier de soutiens multiformes que l’Etat central ne peut assurer.
Dans l’après-midi, les deux délégations ont visité des projets entrant dans le cadre du Plan de développement durable de Ouagadougou phase 2 (PDDO2), financé par l’Agence française de développement. D’un coût de 80 millions d’euros, le plan concerne trois centralités secondaires dont la partie Est de Ouagadougou, Tampouy et Katre-yaar.
Le projet PDDO2 comprend entre autres, la construction et le bitumage de 13 km, l’aménagement de 11,26 km de voirie-drainage, la construction et la réhabilitation de 27 équipements publics à forte fréquentation de public et le renforcement des services municipaux gestionnaires des futurs équipements.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net