Visé par une enquête pour viol, le Portugais Cristiano Ronaldo voit plusieurs de ses sponsors prendre leur distance. La star de football, qui joue ce samedi avec son club de la Juventus Turin, nie les faits remontant à 2009.

Il retrouve le terrain avec ses coéquipiers de la Juventus, samedi à 18h, à Udine dans le nord-est de l’Italie. Mais en une semaine, beaucoup de choses ont changé pour Cristiano Ronaldo. Visé par une enquête sur des accusations de viol remontant à 2009, la star portugaise du football vit de fortes turbulences. L’empire économique qu’il a bâti est aujourd’hui fragilisé par la prise de distance de plusieurs de ses sponsors. Et si son club continue de soutenir son joueur-clé, son action en bourse s’est effondrée vendredi.

Lundi à Las Vegas, aux Etats-Unis, la police américaine a ouvert une enquête sur les accusations portées par Kathryn Mayorga, qui affirme avoir été violée dans une chambre d’hôtel de la ville du Nevada par le footballeur superstar en juin 2009. L’Américaine venait de prendre la parole vendredi dans le Spiegel allemand, racontant en détail sa version des faits : le Portugais se serait exhibé devant elle avant de la sodomiser de force. Il aurait ensuite exercé des pressions pour lui faire signer un accord financier la contraignant au silence - accord qu’elle dénonce en justice aujourd’hui.
Alors qu’il avait, dans une première réaction vidéo diffusée le dimanche sur son compte Instagram, balayé demi-sourire aux lèvres des "fake news", Cristiano Ronaldo a finalement publié sur les réseaux sociaux un bref communiqué dans lequel il dément "vigoureusement" les accusations le visant et qualifiait le viol de "crime abominable". "Ma conscience claire me permet d’attendre avec tranquillité les résultats de n’importe quelle enquête", a également écrit "CR7".
Jeudi, l’attaquant a reçu à la fois le soutien de sa sélection nationale et de son club de Turin. "Je connais très bien Cristiano Ronaldo et je crois entièrement en sa parole. Il ne commettrait jamais un crime de ce genre", a déclaré le sélectionneur du Portugal, Fernando Santos, qui venait d’annoncer , sans fournir d’explication, l’absence de la star de l’équipe nationale pour les matches internationaux d’octobre et novembre. "Cristiano Ronaldo a montré son grand professionnalisme et son dévouement au cours des derniers mois, ce qui est très apprécié par tout le monde à la Juventus. Les faits incriminés remontant à presque dix ans ne changent pas cette opinion qui est partagée par tous ceux qui sont entrés en contact avec ce grand champion", a également défendu le club italien sur Twitter, en provoquant une avalanche de critiques.
Le soir même, la réaction de Nike, sponsor à vie de Cristiano Ronaldo, jette le trouble. La marque à la virgule se dit "profondément préoccupée par ces accusations inquiétantes" et assure qu’elle suivra "de près la situation". Même son de cloche du côté d’EA Sports, éditeur du jeu vidéo FIFA dont Ronaldo était la tête d’affiche. "Nous suivons la situation de près car nous attendons des sportifs qui sont en couverture de nos produits et de nos ambassadeurs qu’ils se comportent d’une manière conforme aux valeurs d’EA", a expliqué le groupe américain dans un communiqué, qualifiant lui aussi les accusations de "préoccupantes".
Ronaldo reste "serein" et "prêt à jouer" le lendemain, a soutenu vendredi son entraîneur Massimiliano Allegri. Mais l’action de la Juventus, que Ronaldo a rejoint cet été pour plus de 100 millions d’euros, signe elle une chute de près de 10% en une journée à la bourse de Milan.
Samedi à la Dacia Arena de l’Udinese, le comportement de Ronaldo sera donc scruté. La vedette portugaise va probablement jouer ce match comptant pour la 8e journée du Championnat d’Italie en tant que titulaire, comme d’habitude.

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