Les travaux de la 15ème édition des journées de la commune burkinabè ont débuté le 15 novembre 2018 avec des enjeux énormes quelques semaines après la levée de la suspension des lotissements dans les villes, hors mis Ouaga et Bobo.

Pendant trois jours, les membres de l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF) vont réfléchir sur les problématiques du foncier. La cérémonie d’ouverture de ces journées a eu lieu au stade municipal de la ville de Kaya. C’était en présence de Siméon Sawadogo, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, président de la cérémonie, Armand Roland Pierre Béouindé, maire de la commune de Ouagadougou et président de l’AMBF, du vice-président de l’Association des municipalités du Mali, pays invité d’honneur, ainsi que des maires des différentes communes de Ouagadougou et des autres villes du Burkina Faso.
« Place et rôle des collectivités territoriales dans la gouvernance foncière au Burkina Faso », c’est le thème retenu pour la 15ème qui intervient après une interruption de près de quinze ans.
Au cours de cette session, les participants devront se pencher également sur des sous-thèmes relevant du foncier et portant sur la problématique du lotissement au Burkina, notamment la mobilisation des ressources financières liées au foncier et la mise en œuvre du fond minier pour le développement local. Selon le ministre Sawadogo, la présente rencontre est très importante pour l’ensemble des présidents des collectivités territoriales, communales et est également une occasion de réfléchir sur un thème central qui va leur permettre d’améliorer l’action politique. « C’est un thème d’actualité lié au fait que le parlement avait déjà mené une enquête sur le foncier, et il y a la décision du gouvernement de lever les mesures de suspension de lotissement au Burkina. C’est donc un thème opportun et pertinent sur lequel les maires vont se pencher et le gouvernement est venu les encourager et leur dire qu’il y a un certain nombre de dispositifs qui leur permettent de faire une très bonne réflexion. Il y a ce qu’on appelle les dispositions légales à travers les lois et l’ensembles des dispositions qui concernent l’environnement, l’élevage, l’eau, etc. »

Le ministre de l’Administration territoriale a promis que les propositions qui seront formulées à l’issue des échanges "seront examinées avec la plus grande attention surtout que l’exécutif travaille avec les municipalités sur les voies et moyens pour booster le processus de décentralisation dans notre pays ».
Prenant la parole, le maire de la commune de Ouagadougou et président de l’AMBF, a félicité la mobilisation des maires à cette 15ème édition dont le thème est est loin d’être une coïncidence, mais est une interpellation. « C’est une opportunité que l’Etat nous donne de reprendre les lotissements. Mais quel est notre rôle et quel est notre place dans la gouvernance de ce foncier, et quels sont les textes que nous ne connaissons pas ? », s’est-il interrogé, avant de poursuivre : « Comme vous le savez, nous sommes une nouvelle génération d’élus ; donc il faut qu’on s’approprie tous les textes pour donner à la gestion foncière une rigueur et une bonne gestion au profit des populations ».
Pour le pays invité d’honneur représenté par Yacouba Traoré, vice-président de l’Association des municipalités du Mali, le thème de cette 15ème édition est très important car il permet d’asseoir la confiance entre les gouvernants et les gouvernés.
« Ce qui se discutera ici est très important en matière de gouvernance de façon générale, parce que les questions de terres sont des questions centrales dans toute gestion au niveau des collectivités territoriales. Au Mali on est sait quelque chose. Si on en discute aujourd’hui au Burkina, c’est une bonne chose parce que ça contribue non seulement à asseoir la confiance entre les gouvernants et les gouvernés, mais aussi et surtout, ça permet aussi aux collectivités de se faire un peu d’économie pour pouvoir faire face aux enjeux importants de développement à la base », a-t-il confié. Il s’est par ailleurs réjouit du fait que le Burkina ait invité son voisin le Mali pour ce partage d’expériences sur la question du foncière.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net