Ce lundi, les autorités gabonaises ont annoncé le retour au « calme », quelques heures après qu’un groupe de jeunes militaires ont investi la radio d’État pour appeler le peuple à « prendre le contrôle de la rue ».

« Le calme est revenu, la situation est sous contrôle », a déclaré ce lundi matin à l’AFP le porte-parole du gouvernement gabonais Guy-Bertrand Mapangou. Vers 6h30, les Gabonais qui écoutaient la radio d’État du pays ont eu la surprise d’entendre un message lu par un militaire se présentant comme commandant-adjoint de la Garde Républicaine (GR) et se disant président d’un Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS). Le militaire appelait le peuple « à prendre le contrôle de la rue » et annonçait la mise en place d’un « Conseil national de restauration ».
Le porte-parole a précisé que, sur un commando de cinq militaires qui avaient pris le contrôle de la radio-télévision nationale dans la nuit de dimanche à lundi et appelé à un soulèvement, « quatre ont été arrêtés, un est en fuite ». Les forces de sécurité ont été déployées dans la capitale et elles le resteront pour les prochains jours afin de maintenir l’ordre, a-t-il ajouté. L’AFP a constaté le déploiement de la garde républicaine autour du bâtiment de la la Radio Télévision Gabonaise (RTG). Tôt ce matin, des coups de feu ont été entendus dans cette zone de Libreville, la capitale du pays.

Les putschistes jugeaient les institutions du pays « illégitimes et illégales », soulignant que « le jour tant attendu est arrivé où l’armée a décidé de se mettre aux côtés de son peuple afin de sauver le Gabon du chaos ». Depuis le 24 octobre, le Gabon est privé de son président Ali Bongo. Après avoir fait un AVC en Arabie saoudite, ce dernier est soigné à Rabat (Maroc). La vacance du pouvoir n’a pas été déclarée en l’absence du chef de l’État. La Cour constitutionnelle a transféré en partie des pouvoirs du président au premier ministre et au vice-président.
Depuis deux mois, la communication officielle a été rare et partielle quant à la santé du chef de l’État de 59 ans, alimentant les rumeurs les plus folles sur les réseaux sociaux. Le 31 décembre, le président a pris la parole pour la première fois depuis son hospitalisation. Cette prise de parole, peu fluide, était pour le MPJFDS une « honte » pour un « pays (qui) a perdu sa dignité ».

Le Figaro.fr