Quelques jours après la fin du premier forum de la diaspora burkinabè organisé par le gouvernement, s’est tenu les 21 et 22 juillet, un atelier un atelier sur le thème « Migration et développement » à l’initiative de l’UABF.
Les conclusions de ces travaux ont été remises au ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur le 14 janvier dernier.

Le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Paul Robert Tiendrebéogo a reçu le lundi 14 janvier le rapport de l’atelier sur « Migration et développement » qui s’est tenu les 21 et 22 juillet 2018 à Ouagadougou. Organisée par l’Union des Associations Burkinabè de France (UABF) et son partenaire, le Forum des organisations de Solidarités Internationale issues des Migrations de France (FORIM), cette rencontre qui a rassemblé des Burkinabè venus entre autres, de la France, d’Italie, de Côte d’Ivoire et du Sénégal et d’associations intéressées par la question de l’apport des Burkinabé de l’extérieur au développement du Burkina Faso, visait plusieurs objectifs : faciliter les synergies
d’action des différentes initiatives de la diaspora, renforcer les capacités des acteurs en permettant de lever obstacles à la mobilisation de la diaspora burkinabè et convenir des actions à mener afin de mieux impliquer la diaspora dans le développement du Burkina. La cérémonie d’ouverture de cette rencontre qui se tenait quelques jours après la fin du premier Forum de la diaspora, a été présidée par le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Paul Robert Tiendrebéogo.
Les travaux qui ont immédiatement commencé se sont déroulés dans trois ateliers. Le premier devait traiter du thème « Migration et Entrepreneuriat » et tenter d’apporter des réponses aux questions suivantes : pourquoi les initiatives entrepreneuriales portées par des membres de la diaspora sont-elles difficiles à identifier et donc à promouvoir ?. A la différence des projets de co-développement, la création
d’entreprises et l’investissement ne semblent pas être une priorité pour les Burkinabè de l’Extérieur. Cette analyse est-elle biaisée par le manque de communication autour de ces initiatives, ou le manque est-il bien réel ? Les obstacles administratifs découragent-ils la prise de risque inhérente à tout projet entrepreneurial ?
Quant aux participants de l’atelier 2, « Migration et co-développement », ils devaient plancher sur les difficultés que rencontrent les diasporas dans la mobilisation des fonds et le suivi des projets au niveau local et proposer des pistes afin que les actions de co-développement aient un impact plus durable.

Enfin, l’atelier N°3 était consacré au thème, « Migration et économie de la solidarité/économie informelle ». On le sait, les Burkinabè de l’extérieur transfèrent beaucoup de fonds vers leur pays d’origine, essentiellement destinés à des dépenses domestiques. Comment valoriser cet apport vers la création d’emplois ? Comment organiser ces fonds, notamment dans le cadre des Objectifs de
développement durable visant à d’éliminer les coûts de transferts au-delà
de 5% et se rapprocher des 3%. Quel peut être le rôle de l’Etat dans cette optique ?.
Ce sont les travaux dans les ateliers et les recommandations consignés dans un rapport qui ont été remis au ministre Paul Robert Tiendrebéogo le 14 janvier dernier par les professeurs Christophe Sawadogo et Justin Zaida, deux des principaux animateurs de l’atelier.
Au terme de 48 heures de réflexion, les Koswétos ont formulé plusieurs recommandations visant à faciliter leur implication et leur intégration dans le processus de développement du Burkina. Ils ont ainsi recommandé le renforcement du site www.burkinadiaspora.org afin qu’il réponde mieux aux objectifs qui
ont présidé à sa création, améliorer les procédures administratives afin que les dossiers élaborés par la diaspora soient traités de manière plus diligente, parfaire le dispositif d’accompagnement (public et/ou privé) des Burkinabè de la
diaspora qui se lancent dans l’entrepreneuriat en aménageant à leur endroit un mécanisme spécifique dans le code des investissements.
Ils ont aussi recommandé l’implication des représentants de la diaspora dans les instances de concertation et de décision, la création d’un fonds de garantie et/ou une banque au bénéfice des Burkinabè de la diaspora qui se lancent dans
l’entrepreneuriat et la création d’une monnaie indépendante dans l’espace CEDEAO. Ce n’est pas tout. Les participants souhaitent également la mise en place d’une plateforme de réseautage impliquant les associations de la diaspora, la publication, par la Maison de l’entreprise, d’informations sur les entreprises créées par la diaspora et l’allègement des conditions d’appels d’offres dans le BTP afin de permettre aux débutants d’avoir les mêmes chances.
Selon le chef de la délégation du comité de suivi de l’atelier, le professeur Christophe Sawadogo « il faut accorder plus d’attention au potentiel de la diaspora dans la construction nationale en prenant en compte leurs préoccupations et en multipliant les cadres d’échanges entre les Burkinabè de l’extérieur et les autorités nationales ».

Abdel Aziz Zedouma et Joachim Vokouma
Kaceto.net