La défense de l’intégrité de notre territoire repose désormais sur les épaules de Chériff Sy, nouveau ministre de la Défense nationale et des anciens combattants, précédemment Haut représentant du chef de l’Etat. Le 24 janvier dernier, son prédécesseur, Jean-Claude Bouda lui a remis les clés de la maison au cours d’une sobre cérémonie patronnée par le secrétaire général du gouvernement, Stéphane Sanou.

Prévue pour 13h20, c’est avec une heure de retard que la cérémonie a débuté. Le protocole avait oublié que vendredi est un jour de grande prière pour les fidèles musulmans !
Les pisse-copies ont donc dû attendre. Mais quand les choses ont commencé, c’est allé très vite. La salle de réunion qui accueille la cérémonie s’est vite remplie en l’espace de quelques minutes. Officiers supérieurs-le nouveau chef d’Etat major des armées, Moïse Minoungou en tête-, sous-officiers et hommes du rang ont pris sagement place, peu avant l’arrivée des ministres. Stéphane est assis entre l’ancien et l’ancien et le nouveau ministre de la Défense. Le premier porte un Faso dan Fani couleur bleu rayé, tandis que le second, comme à ses habitudes depuis la Transition, arbore un boubou blanc immaculé.

« C’est une grande confiance qui a été placée en vous, certainement au regard de vos compétences et de votre expérience, mais en même temps c’est une grande responsabilité que vous allez désormais assumer, celle de conduire avec succès la mise en œuvre et le suivi de la politique du gouvernement en matière de défense », a lancé Stéphane Sanou à l’endroit de Cheriff Sy, l’invitant avec gravité à diriger son département avec "un management empreint de responsabilité et de réalisme", avant de le déclarer "installé dans vos fonctions de ministre de la Défense et des anciens combattants" .
La parole est au sortant. Dans un discours de haute facture, Jean-Claude Bouda dresse rapidement le bilan de son action depuis son arrivée à la tête du ministère en février 2017 : finalisation adoption par le gouvernement du plan stratégique 2018-2021 sur la réforme de l’armée, adoption à l’unanimité par l’assemblée nationale de la loi de programmation militaire le 14 décembre 2017, réalisation d’équipements et d’infrastructures, cibles des terroristes, amélioration des conditions de vie du personnel du ministère, avancement des carrières, etc.
Avant de clore son discours, Jean-Claude Bouda s’est excusé auprès des personnes qui se sont senties brimées par son action, jurant qu’il n’a jamais été dans ses intentions de faire du mal à personne.

Prenant la parole, le nouveau ministre de la Défense n’a pas été bavard. Après avoir demandé une minute de silence pour les soldats tombés sur le champ d’honneur, Chériff Moumina Sy rendu hommage à son prédécesseur pour le « travail abattu » et affirmé qu’il s’emploiera à renforcer les acquis engrangé par ses prédécesseurs afin d’assurer la sécurité des Burkinabè. "Le plus grand défi, c’est de gagner la confiance de nos populations" a t-il lancé. Pour lui, le défi majeur est de garantir la sécurité des biens et des personnes sur l’ensemble du territoire, ce qui est à la portée des hommes et femmes de son département "où le le sens de l’honneur est affiché et le sens de la patrie est très élevé" et "qui "regorge de ressources humaines de qualité".
Fin des discours. Jean-Claude Bouda remet les charges à son successeur et ensemble, ils posent pour la postérité.

La salle se vide. Les officiels se dirigent vers la sortie pour la photo officielle de famille. Les sourires sont plus ou moins crispés.
C’est maintenant terminé pour le sortant. Il range son discours, va à la recherche de son chauffeur et s’engouffre dans une voiture banalisée qui démarre vers la sortie.
Sans perdre de temps, le nouveau ministre retourne dans une salle avec ses collaborateurs. Le travail a déjà commencé.
Bon vent à celui qui a désormais la mission de traquer les terroristes et ramener la quiétude aux Burkinabè.

Dominique Koné
Kaceto.net