Le Projet d’Appui à la Création d’Emploi dans l’Oudalan (PACEO), porté par l’organisation non gouvernementale Africare au Burkina Faso, a été lancé le mercredi 23 janvier 2019 à Gorom-Gorom en faveur des jeunes et femmes afin de contribuer à la stabilité socio-économique de la région du Sahel burkinabé.

Dans vingt-et-un mois, huit cent soixante-onze femmes et jeunes ciblés seront formés sur des métiers dans le secteur agricole et de l’énergie solaire, pour générer in fine deux cent quarante-trois emplois à travers le développement de onze coopératives et quarante micro-entreprises formellement créées.

L’annonce a été faite le 23 janvier 2019 dans la salle de réunion de la Mairie de Gorom-Gorom, dans la province de l’Oudalan, par le Chargé de Bureau de Africare Burkina Faso Hubert Badiel, au cours de la cérémonie de lancement officiel du Projet d’ Appui à la Création d’ Emploi dans l’Oudalan (PACEO).

« L’objectif de ce projet est de contribuer à la stabilité socio-économique de la région du Sahel à travers la création et la stabilisation d’emplois en faveur des femmes et jeunes autour des filières agricoles, lait, volaille, maraichage, culture fourragère et de l’énergie solaire. » a indiqué Hubert Badiel.

Selon lui, le projet coûtera plus de cent trente millions de nos francs financé à quatre-vingt-quinze pour cent par Expertise France. Et le travail consistera sur le terrain, a-t- précisé, à faire un ciblage de jeunes engagés et dynamiques qui voudraient avoir un emploi stable dans leur localité.

De son avis, ces jeunes et femmes seront formés professionnellement sur des métiers pour avoir une certification qui va leur permettre de vendre leurs qualités et connaissances partout où besoin sera.

Au regard de l’intérêt que présente ce projet pour les quatre communes de l’Oudalan, le Président du Conseil régional du Sahel, Hamidou Dicko a appelé à la mobilisation pour sa réussite.

« Ce projet va sortir un certain nombre de compatriotes des rangs du chômage donc nous devons nous mobiliser et nous donner les moyens pour sa réussite », a-t-il fait savoir.

Et aux différents maires des communes d’applaudir le PACEO dont la mise en œuvre va les soulager, en l’occurrence le maire de Déou Souleymane Ag Rissa.

« Ce projet vient à point nommé car les jeunes et femmes de ma commune ne sont pas vraiment formés. Nous n’avons pas de personnel qualifié surtout dans le milieu juvénile et ce projet répond à nos besoins à travers ses secteurs d’intervention », indique le maire.

Toutefois, il a suggéré que pour ce qui est de la formation sur la vaccination des animaux, qu’on mette l’accent sur les ruminants parce qu’avec la situation d’insécurité les agents vétérinaires n’arrivent pas dans certaines zones pendant les campagnes de vaccination et que si les locaux sont formés, cela profitera énormément aux éleveurs.

Un projet pas comme les autres

Le Chargé de Bureau de Africare Burkina Faso a décliné la particularité du PACEO.

« Ce projet ne va pas financer de l’argent directement aux bénéficiaires pour que « certaines brebis galeuses » disparaissent dans la nature avec, mais il vise à accompagner ceux qui veulent se professionnaliser, créer de l’emploi, de l’entreprise et de la richesse, à formaliser leurs entreprises de production en les formant et en les orientant vers des sources de financement et de crédit ».

Pour la réussite de cette démarche, il y a un dispositif de suivi de mise en œuvre. C’est pourquoi, Hamidou Dicko interpelle chaque acteur.

« Nous devons nous donner les moyens pour qu’après le projet nous ne nous retrouvons pas à la case départ et s’il doit avoir d’autres appuis, qu’ils bénéficient à d’autres personnes puisque les bénéficiaires de ce projet devront être des employeurs ».

L’équipe de suivi du projet, a ajouté M. Badiel, va fidéliser les bénéficiaires à l’Union des Caisses d’Epargne et de Crédit du Sahel (UCEC/Sahel) et une fois que ces clients auront fini de rembourser leurs crédits, ils auront en même temps l’expérience à partager sur l’accès au crédit pour se développer.

Cette formule a été saluée par le Maire de Markoye Mamoudou Mahamane Hérou.

« Ce projet est une nouveauté qui nous réjouit en ce sens qu’il ne donne pas le poisson mais apprend à pêcher et donc il nous permettra de marquer un début de solution pour le chômage et les emplois dans les zones qui ont de la volonté d’aller de l’avant. »

AIB