Vie dans le couple, responsabilités à des postes dans la haute fonction publique, place et rôle dans le jeu politique, etc., les femmes sont toujours très majoritairement placées au bas de l’échelle sociale. C’est ce que montre "Quête", un spectacle de la cellule Genre du Carrefour international de théâtre de Ouagadougou (CITO)

La scène s’ouvre sur des chants et des conseils de femmes avisées à la nouvelle mariée : respecter son mari, l’obéir et lui être soumise. Pour conserver son foyer, la femme ne doit pas lever la voix devant son époux encore moins le contredire.
La société phallocratique est ainsi faite : en haut de l’échelle, il y a l’homme, doté de tous les pouvoirs et privilèges. Dans la vie privée comme dans le vie publique, c’est lui qui commande. On ne sait pas pourquoi, mais c’est ainsi. La femme n’est pas l’égal de l’homme. Une vérité indiscutable. De ce postulat découlent des comportements et habitudes discriminatoires à l’encontre de la femme.
Le talent des acteurs de "Quête", un spectacle proposé par la cellule Genre du Carrefour international de théâtre de Ouagadougou (CITO) est d’avoir réussi à dénoncer ces injustices que l’habitude finit par rendre "normales".
En famille, le garçon regarde un match de foot pendant que sa sœur révise ses leçons. Mais elle est contrainte de tout arrêter pour aller laver et repasser les habits de son frère "qui n’a plus de chemise propre à porter". C’est un ordre de son père en réponse à la plainte du fiston.

Habitués à commander, les hommes ne supportent pas de travailler sous les ordres d’une femme. Et quant ils y sont contraints, ils n’hésitent pas, experts en sabotage qu’ils sont, à falsifier les documents à transmettre à la hiérarchie, dans le but de mettre leur "chefe" en difficultés et la faire virer.
Haut cadre dans la fonction publique, Marguerite en a marre de ne pouvoir dépenser son argent sans l’autorisation de son époux avec lequel elle a un compte commun.
Excédée, elle revendique le droit d’avoir un compte séparé. Un affront à son mari, qui oppose un nom catégorique. Mais le même homme pique une colère contre son gendre qui refuse le droit à sa fille d’avoir un compte à elle et dépenser son argent qu’elle a gagné à la sueur de son front !
A l’Assemblée nationale, les députés qui clament leur engagement à lutter contre les injustices, désertent curieusement l’hémicycle lorsqu’ils doivent voter une loi sur l’égalité homme-femme.
Pour tous ceux que les brimades et autres humiliations dont sont victimes les femmes horrifient, le détour au CITO en vaut largement la peine. Une sortie en soirée utile. On en repart moins bête et plus humain !
"Quête", c’est tous les soirs au CITO, côté ouest du stade municipal Joseph Conombo, du mercredi à samedi à 20 heures jusqu’au 16 février 2019.

Joachim Vokouma
Kaceto.net