L’ONG Population Référence Bureau a initié un atelier de formation sur la mortalité maternelle au profit des journalistes afin qu’ils puissent assurer une large diffusion des bienfaits d’un large accès des populations aux services de santé. Y compris ceux de la planification familiale. C’était du 14 au 16 janvier 2019 au centre Cardinal Paul Zoungrana à Ouagadougou.

« Faire baisser les taux élevés de mortalité maternelle au Burkina Faso grâce à un accès élargi aux services de santé », c’est sous ce thème que s’est tenu les trois jours de formation au profit de journalistes burkinabè, venant de différents médias.
En 2010, dans notre pays, 14% des femmes âgées de 15 à 49 ans utilisaient les méthodes contraceptives, un taux qui est passé à 26% en 2018. Cependant, malgré ce progrès, beaucoup de femmes le souhaitent, mais ne sont pas libres d’utiliser les méthodes contraceptives en raison de pesanteurs socio-culturelles.
La chef du département gynécologie à l’université de Ouagadougou, Pr Blandine Thiéba/Bonané, a fait une communication sur la clarification des valeurs qu’elle a définies comme un processus qui consiste à étudier les valeurs de base et le raisonnement moral d’une personne. Selon elle, les journalistes ont besoin de stratégies et d’outils pour influencer positivement les attitudes, les connaissances et les comportements. Et parmi ces outils, a-t-elle expliqué, la clarification des valeurs demeure un moyen sûr, universel et efficace.
Quant au Dr Sibraogo Kiemtoré, gynécologue au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHUYO), il a indiqué que selon l’enquête démographique et de la santé (EDS), toutes les cinq (5) heures, une femme meurt au Burkina suite à une complication liée à la grossesse. Sur 1000 naissances vivantes, 28 meurent avant un (1) mois de vie (mortalité néonatale), 65 meurent avant leur premier anniversaire (mortalité infantile) et 129 meurent avant leur cinquième anniversaire (mortalité infanto-juvénile).

Chercheur à l’Institut supérieur des Sciences de la population, Idrissa Kaboré a relevé que trois (3) grossesses sur (dix) 10 sont non désirées, et un (1) sur trois (3) se termine par un avortement provoqué.
La présidente de l’association burkinabè des Sage- femmes, Mariam Nonguierma/Zoromé, a souligné que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) notait qu’en 2012, le taux national d’avortement était de 25 interruptions de grossesses pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans.
Des chiffres qui ont choqué certains journalistes, très surpris par le taux de mortalité infantile et maternelle et du nombre des grossesses non désirées.
Désormais outillés sur ces différents thématiques, ils se sont engagés à traiter ses sujets de dans leurs médias respectifs afin de sensibiliser à leur tour les Burkinabè sur la nécessité d’adopter les bonnes pratiques en matière de planification familiale et de mortalité maternelle.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net