Le procès du putsch de septembre 2015 est entré dans une nouvelle phase ce mardi après-midi avec la présentation de quatre pièces à convictions par le parquet militaire.

La première pièce présentée comprend une statuette blanche représentant une femme, un fer à repasser et une mallette de couleur noire.

Ces objets avaient été saisis le 20 septembre 2015 (en pleine période du putsch) dans l’hôtel où logeait l’accusé Fayçal Nanéma.

Appelé à la barre du Tribunal militaire, l’accusé a expliqué qu’il les a achetés au rond-point des héros Nationaux pendant le putsch tout en ignorant qu’ils provenaient de la résidence du défunt président de l’Assemblée nationale Salif Diallo.

La seconde pièce à conviction comprend une déclaration du CPND (première appellation du CND), une déclaration du conseil national de la démocratie (CND), un plan urgent et immédiat, un programme d’activité CND de la journée du 17 septembre 2015, une proposition de sortie de crise du président du CND, une lettre du président de la transition et cinq communiqués manuscrits CND.

Selon le parquet militaire, ces pièces à convictions font parties du dossier judiciaire du colonel Abdoul Karim Traoré.

A l’exception de la déclaration du CPND et de la lettre du président de la Transition, l’accusé a reconnu les composantes de la pièce.

La troisième pièce est un ordinateur portable de marque HP et de couleur noire contenant la déclaration du CPND.

Elle a été présenté par le parquet militaire comme celui du général Gilbert Diendéré mais le concerné a nié la paternité.

« J’ai vu un ordinateur mais je ne suis pas sûr de le reconnaitre car rien la dessus ne prouve que c’est le mien » a répondu l’éphémère président du CND au Tribunal militaire.

Mais pour l’avocat des parties civiles, Me Séraphin Somé, l’ordinateur est bel et bien celui du général Diendéré et prouve qu’il était en train de préparer son coup qui a abouti au putsch.

« Ce sont des affirmations gratuites » a rétorqué de son côté Me Mathieu Somé de la défense pour contredire son collègue des parties civiles.

La quatrième pièce comprend deux clés USB contenant des conversations audio de six personnalités inculquées dans le procès du putsch, un communiqué du CND et de l’armée et des images de la télévision BF1, de l’hôtel Laico et de certaines artères de la ville de Ouagadougou.

Cependant à la suite de la présentation desdits pièces, une polémique a été soulevée par des avocats de la défense.

Selon Me Dieudonné Bonkoungou, ces pièces ne peuvent pas figurer dans le dossier, si le parquet militaire ne dit pas d’où elles proviennent.

Mais pour Me Séraphin Somé des parties civiles, son collègue de la défense veut qu’on écarte tous les pièces du dossier car, il n’a jamais voulu que ce jugement se tienne.

Allant dans le même sens, Me Pierre Yanogo des parties civiles, a souhaité que les débats cessent autour de ces pièces et que l’on passe à leur exploitation.

C’est ce qui a été fait car le président du Tribunal militaire Seydou Ouédraogo a prévu la diffusion des éléments sonores contenus dans la quatrième pièce à partir de mercredi 20 mars 2019.

Plutôt dans la matinée, le parquet militaire a communiqué des relevés téléphoniques de certains accusés.

Il s’agit des échanges entre le lieutenant Limon et le capitaine Zoumbri, des échanges entre le général Diendéré et le journaliste Adama Ouédraogo dit Damiss, et des échanges entre le président Macky Sall et l’ex bâtonnier Mamadou Traoré.

A la présentation de ces relevés téléphoniques, Me Andrien Nion, avocat du capitaine Zoumbri a demandé du temps pour les examiner au cas où ils sont maintenus dans le dossier.

Le président du Tribunal Seydou Ouédraogo a décidé que les débats sur lesdits relevés téléphoniques, auront lieu le lundi 25 mars prochain.

Agence d’information du Burkina