A l’occasion de la fête du travail célébrée le 1er mai, l’Union d’action syndicale, qui a refusé de déposer un cahier de doléances pointe du doigt les politiques impérialistes qui affament mes peuples et la faillite de l’Etat burkinabè dans sa mission d’améliorer les conditions de vie de la population

Camarades militantes et militants,
Camarades travailleuses et travailleurs des secteurs public, parapublic, privé et informel du Burkina,
Camarades élèves et étudiants,
Chers invités,

Depuis le 1er mai passé, nous avons perdu des camarades, responsables comme militants. Parmi eux, nous faisons une mention spéciale au doyen Docteur Roger Moussa TALL qui ces dernières années a toujours été présent parmi nous aux différentes dates commémorées par l’UAS, nous a quittés le 12 mars dernier. A leur mémoire, à celle aussi des nombreuses victimes aussi bien militaires que civiles des attaques terroristes, je vous prie de vous lever pour observer une minute de silence.

Camarades militantes et militants,
Camarades travailleurs,
Chers invités,

Les secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats autonomes vous adressent leur salut militant en cette journée commémorative du massacre des ouvriers de Chicago. Comme chaque année, cette journée nous offre l’occasion de faire le tour de la situation internationale, africaine et nationale, d’examiner la situation du monde du travail en vue de renforcer nos armes de lutte et remporter plus de victoires.

Camarades militantes et militants,
Camarades travailleuses et travailleurs,
Les situations internationale, africaine, nationale et au niveau du mouvement syndical de notre pays ont beaucoup évolué depuis le premier mai 2018.

Au plan international,

La crise du système capitaliste impérialiste qui domine le monde s’approfondit sans cesse. Elle se manifeste par les faits essentiels suivants :
• L’aiguisement des contradictions entre les puissances du monde dont les rivalités sont de plus en plus ouvertes pour le repartage du monde. Ces rivalités expliquent les guerres et les conflits que les puissances impérialistes ont sucités ou attisés dans différents points du globe (Lybie, Centrafrique, RDC, Mali, etc.) , la crise au sein de nombreux organismes internationaux comme l’OTAN, l’Union européenne, l’ONU, etc. On note par ailleurs que les USA, avec le président Donald TRUMP poursuivent leur politique de gendarme du monde, décidant unilatéralement de sanctions contre des états tels que le Vénézuela ou l’Iran dont les souverainetés sont violées sans état
d’âme ;
• Le développement de la misère qui frappe des millions d’hommes et de femmes, qui, aussi bien dans les pays riches que dans les pays pauvres, peinent à se nourrir, à s’offrir un toit, à assurer la santé et l’éducation de leurs enfants. Pendant ce temps, une poignée de riches qui connaissent un accroissement prodigieux de leurs fortunes, accumulent richesses et biens divers. Et cette misère se développe à une époque où les progrès scientifiques, techniques et technologiques sont à même d’assurer à l’humanité la satisfaction de ses besoins fondamentaux ;
• La lutte des travailleurs et des peuples pour plus de justice, de liberté et de progrès social. La révolte des gilets jaunes en France, les soulèvements populaires qui ont emporté les chefs d’Etat d’Algérie et du Soudan, les grandes luttes des travailleurs dans de nombreux pays traduisent bien la forte aspiration des travailleurs et des peuples à plus de justice, de démocratie et de mieux-être.
Au plan africain,

Plus de six décennies après les processus dits de décolonisation, la faillite du néocolonialisme est patente. Le continent, dont les immenses richesses font l’objet de convoitises de la part des différentes puissances dans le cadre de l’approvisionnement de leurs économies en matières premières reste soumis à la domination impérialiste. Il se caractérise par les guerres, de graves atteintes aux principes démocratiques avec de fréquents cas de tripatouillages constitutionnels, la sous-alimentation, des taux d’accès à l’éducation et à la santé qui sont parmi les plus faibles au monde, etc.
Dans la sous-région ouest africaine, la bande sahélo-saharienne est une zone de non droit où les groupes terroristes et délinquants de tout acabit développent allègrement leurs activités criminelles : trafic de drogue, d’armes, de cigarettes, d’êtres humains…, très souvent avec la complicité des pouvoirs corrompus et fantoches et de l’impérialisme notamment français. Les activités de ces groupes terroristes vont jusqu’à remettre en cause l’intégrité des territoires attaqués. L’illustration, c’est l’occupation de Kidal au Mali. Cette région réputée riche en gaz naturel, en uranium, en or et en pétrole est occupée par des terroristes sous la protection de la force française BARKANE qui joue officiellement un rôle d’interposition.
Fort heureusement, les travailleurs et les peuples sont loin de se résigner face à cette situation chaotique. Ils mènent partout des luttes multiformes et remettent ouvertement en cause le néocolonialisme et ses manifestations telles que le franc CFA, les bases militaires étrangères. La trame de fond de ces luttes, c’est l’aspiration à des changements profonds, porteurs de plus de démocratie, de progrès social et de justice.

Au niveau national,

Le Burkina Faso, tout comme les autres États néocoloniaux, subit de plein fouet les répercussions de la crise du système capitaliste-impérialiste sur le triple plan social, politique et économique.
En effet, la situation socio-économique est marquée par l’aggravation de la misère caractérisée par la persistance de la vie chère, le chômage massif des jeunes, les difficultés d’accès à l’éducation, aux soins de santé, au logement décent, la crise de l’eau et de l’électricité, ainsi que l’inaccessibilité des produits de première nécessité (riz, huile, sucre, etc.).
Un autre fait marquant de la vie nationale, c’est la persistance de l’insécurité avec la poursuite des attaques terroristes qui ont causé et continuent de causer des centaines de morts parmi les FDS et les populations civiles, notamment nos camarades travailleurs, nparticulièrement ceux du secteur de l’Education, principales cibles des forces obscures.
Au total, près de quatre ans après que le peuple a chassé le président Blaise COMPAORÉ, la déception que ressentent les populations et particulièrement les jeunes, résulte de la non prise en compte des aspirations qui ont nourri les sacrifices consentis lors de l’insurrection populaire et la résistance héroïque et victorieuse au putsch du général Gilbert DIENDERE.

Camarades militantes et militants,
Camarades travailleuses et travailleurs,

Il vous souvient que l’UAS n’a pas déposé de cahier de doléances l’an passé en raison de l’absence de réponses du gouvernement au cahier de 2017. Ce n’est qu’en janvier 2019 que nous avons reçu les premières réponses du gouvernement, auxquelles nous devions porter nos appréciations avant la convocation de la rencontre Gouvernement/Syndicats. La démission du gouvernement intervenue le 18 janvier 2019 n’a pas permis de concrétiser cette annonce.
Face au silence du nouveau gouvernement jusqu’en fin mars malgré l’annonce d’une rencontre très prochaine avec les partenaires sociaux, l’UAS a retenu de ne pas déposer de cahier de doléances en 2019. Le 29 mars 2019, par correspondance
N°2019-37/MFPTPS/CAB, le ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Protection Sociale informait l’UAS que ‘’ la rencontre Gouvernement/Syndicats, au titre de l’année 2017 est programmée du 16 au 22 avril 2019’’. Mais pour des raisons de calendrier, le Président de mois a proposé que la rencontre soit programmée après le 1er mai 2019.

Camarades militantes et militants,
Camarades travailleurs,

Le mouvement syndical de notre pays connaît des turbulences depuis l’année dernière.
Il y a eu les multiples luttes engagées par diverses corporations, qui pour exiger la satisfaction de leurs plates-formes revendicatives, qui pour exiger la mise en œuvre de protocoles d’accords signés avec le gouvernement.

Malgré quelques difficultés au sein de l’UAS, des luttes unitaires sectorielles ont pu se mener. Les secrétaires généraux félicitent les travailleurs de ces secteurs. Tout en travaillant à résoudre lesdites difficultés, ils invitent les travailleurs à maintenir et à développer l’unité d’action à la base autour des préoccupations communes. Celles-ci concernent les carrières, ainsi que les conditions d’existence et de travail aussi bien au public qu’au privé, mais également la défense des libertés démocratiques et syndicales. A ce propos, les dispositions liberticides contenues dans le projet de loi organique reprenant les dispositions de la proposition de loi initiée en 2017 par l’Assemblée Nationale et qui a été retirée suite à notre dénonciation à travers une lettre ouverte au président de l’Assemblée Nationale d’alors constituent des préoccupations. Par ailleurs, le blocage de la relecture du Code du Travail constitue une préoccupation majeure pour le monde du travail en général et pour les travailleurs du privé en particulier. Sans oublier le blocage des salaires qui a cours dans le secteur privé depuis sept (7) ans !

Camarades militantes et militants,
Camarades travailleuses et travailleurs,

A l’image de ce qui se passe chez nous, les travailleurs et les peuples à travers le monde s’organisent et mènent des luttes pour de meilleures conditions d’existence, pour plus de justice et de liberté. C’est le lieu pour nous de traduire aux travailleurs et aux peuples en lutte toute notre solidarité et notre ferme soutien.
Bonne fête du Travail à toutes et à tous !
Vive le 1er mai !
Vive l’Unité d’action syndicale !
Vive la solidarité internationale des travailleurs !

Ont signé :

Pour les Centrales syndicales :

CGT-B CNTB CSB

Bassolma BAZIE Augustin Blaise HIEN Olivier Guy OUEDRAOGO
Secrétaire Général Secrétaire Général Secrétaire Général
FO/UNS ONSL USTB

El Hadj Inoussa NANA Paul N. KABORE Georges Yamba KOANDA
Secrétaire Général Secrétaire Général Secrétaire Général

Pour les Syndicats Autonomes :
SAIB SATB SAMAE

Pascal OUEDRAOGO Séini KOANDA Albert DJIGUEMDE
Secrétaire Général Secrétaire Général Secrétaire Général

SATEB SBM SNEAB

Bernard ZONGO Moriba TRAORE Séma BLEGNE
Secrétaire Général Secrétaire Général Secrétaire Général

SNESS SYNTRAPOST SYNAPAGER

Anatole ZONGO Gilbert GO Windyam ZONGO
Secrétaire Général Secrétaire Général Secrétaire Général

SYNATEB SYNTAS SYNATEL

François de Salle YAMEOGO Juste Koumara LOGOBANA Souleymane SO
Secrétaire Général Secrétaire Général Secrétaire Général
SYNATRAD SYNATIC SYNATIPB

Mathias KADIOGO Siriki DRAME Jean–Baptiste OUEDRAOGO
Secrétaire Général Secrétaire Général Secrétaire Général

SYSFMAB UGMB

Honorine KABRE Bali KAGAMBEGA
Secrétaire Général Secrétaire Général