Depuis le début de l’année 2019, les blanchisseurs artisanaux ont procédé à une hausse unilatérale des tarifs de leurs prestations. Dans certains quartiers de la capitale burkinabè, cette mesure qui arrive après celle des gérants de parkings de stationnement, passe mal chez les clients.

Ils font partie du quotidien des populations au Burkina Faso. En particulier dans les quartiers populaires où ils exercent leur métier. Eux, ce sont les professionnels de la blanchisserie, ceux qui lavent et repassent les habits des clients qui n’ont pas les moyens de se payer les prestations des pressings .
Seulement voilà. Depuis le 1er janvier 2019, ils ont augmenté leurs tarifs. Ainsi, pour un repassage d’une chemise ou d’un pantalon par exemple, il faut désormais débourser 100 FCFA contre 50 FCFA précédemment.
Aucune explication officielle n’a été fournie concernant ce changement de tarification. Et les clients sont priés de s’y conformer où de trouver des alternatives.
Des solutions, cet enseignant très en colère que nous avons rencontré dans un quartier périphérique de Ouagadougou, dit en avoir. Car pour lui, cette hausse est incompréhensible et inacceptable.
Dans ses bras, il tient une pile de vêtements qu’il vient de retirer chez son blanchisseur. Et visiblement, la note a été salée pour lui.
Par le passé, dit-il, avec 50 FCFA par vêtement, c’était encore gérable. Mais là, poursuit-il, si « je dois ajouter mes habits et ceux de madame, j’en ai au minimum pour 2000 FCFA par semaine ».
Dès lors, il ne lui reste qu’une solution : trouver un fer à repasser pour amoindrir le coût de ces dépenses supplémentaires qui viennent grever son budget.
B.N, la soixantaine, lui, a déjà expérimenté cette approche. Et depuis, il a décidé de repasser lui-même ses propres vêtements à domicile.
Les blanchisseurs eux, ont mis en place des actions de veille et de surveillance auprès des différentes blanchisseries de la ville, question de s’assurer que tous les membres appliquent les nouvelles mesures tarifaires. Et ce, en l’absence de réaction officielle de la part de l’autorité.

Juvénal Somé
Kaceto.net