Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays membres de l’Organisation internationale du travail, a commémoré le 12 juin la Journée mondiale contre le travail des enfants (JMRE) lors d’une cérémonie placée sous la présidence du ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, en présence des partenaires techniques et financiers ainsi que des représentants d’enfants.

« La seule chose qu’un enfant devrait faire travailler est son imagination ». C’est sous ce thème qu’a eu lieu, la commémoration de la journée mondiale contre le travail des enfants 2019, qui est célébrée le 12 juin au Burkina Faso depuis 2002. A en croire le directeur de cabinet du ministre de la Fonction Publique, du travail et de la protection sociale, Jean-Marie Sompougma, représentant le ministre, le thème de cette célébration montre la nécessité de mettre un accent particulier sur l’importance d’une éducation de qualité et de soustraire les enfants des milieux de travail nuisible à leur santé et à leur développement. D’autant plus que les chiffres sur le phénomène sont invocateurs. « L’enquête nationale sur le travail des enfants réalisée par l’INSD et le BIT en 2006 a révélé qu’au Burkina Faso, près de 36% des enfants sont exposés à des activités jugées dangereuses », a-t-il révélé. Ajoutant que, selon le décret N 2016-504 IPRES/PMI MFPTPS/MSIMFSNF, pris par le gouvernement du Burkina Faso, portant détermination de la liste des travaux dangereux interdits aux enfants, « sont des travaux dangereux interdits aux enfants de l’un ou de l’autre sexe, les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l’enfant ».
Ce sont entre autres, les travaux qui exposent les enfants à des sévices physiques, psychologiques ou sexuels, les travaux qui s’effectuent dans un milieu malsain, pouvant notamment exposer les enfants à des substances, des agents ou des procédés dangereux, ou à des conditions de température, de bruit ou de vibrations préjudiciables à leur santé ; les travaux qui s’effectuent dans des conditions particulièrement difficiles, etc.
La représentante de la représentante résidente de l’UNICEF, Raoelison Arisoa, par ailleurs porte-parole des partenaires techniques et financiers à la cérémonie, espère que cette célébration permettra d’attirer une fois de plus l’attention des acteurs sur le phénomène. « En ces temps où la sécurité du pays est mise à rude épreuve, plusieurs écoles se ferment et des élèves se déplacent dans d’autres localités à la recherche de travail. Ceux-ci se trouvent parfois à servir dans des débits de boissons ou dans des ménages en tant que domestiques. A ce sujet, je voudrais rappeler que nous célébrons cette année les 30 ans de la convention relative aux droits de l’enfant, qu’il est important que le Burkina Faso ratifie la convention 189 de l’OIT sur les travailleuses et travailleurs domestiques qui prévoit à son article 3, l’élimination effective du travail des enfants », a-t-elle plaidé.

La commémoration de cette journée à travers le thème retenu est perçu comme un réconfort pour Emélie Koudougou, représentante de la Coordination des associations des enfants. « Nous espérons que prendre des mesures pour que cette imagination soit le quotidien des enfants, afin de nous éviter l’exploitation par le travail, sera une véritable protection pour nous. Car, beaucoup d’entre nous sont contraints aux travaux pénibles et dangereux, qui dépassent le plus souvent notre force physique, pouvant nous empêcher de grandir de façon harmonieuse », a-t-elle fait savoir.
La célébration de la LMTE a eu un aspect très particulier, car elle a coïncidé avec le centenaire de l’Organisation international du travail. Une occasion de dégager des stratégies qui permettront désormais de lutter efficacement contre le travail des enfants à tous les niveaux et réduire significativement l’ampleur du travail des enfants d’ici 2023, à travers l’adoption de la stratégie nationale 2019-2023 de lutte contre les pires formes de travail des enfants (SN/PFTE). Le directeur de cabinet du ministre de la Fonction publique a profité du moment pour lancer un appel aux acteurs de la lutte contre le phénomène de s’approprier cette nouvelle stratégie.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net