Invité à Ouagadougou dans le cadre du Forum du GEPAAO, le groupement des éditeurs de presse publique de l’Afrique de l’ouest, l’ancien premier ministre du Mali, Soumeylou Boubèye Maïga a fait une intervention très remarquée sur la question de la sécurité dans la bande sahélo sahélienne et sur les moyens d’une pacification de la région. C’était dans la matinée du vendredi 21 juin 2019. A cette occasion, il a esquissé quelques pistes de réflexion qui constituent autant de défis à relever par les Etats et par la communauté internationale.

Les relations particulièrement exécrables entre l’ancien Premier ministre malien et certains chefs religieux dans son pays, le Mali, ne sont qu’un secret de polichinelle. Du reste, son limogeage le 18 avril dernier à la tête du gouvernement au profit de Boubou Cissé, a été mis sur la table par des manifestants, qui en avaient fait une exigence de premier plan. La suite est connue. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a fini par accéder à leur requête.
S’exprimant devant les participants au Forum de Ouagadougou, SBM a remis le costume du penseur et de l’analyste, face à ce qu’il considère à demi-mot, comme le péril islamisant.

Droit d’ingérence religieux ?

Prenant le cas spécifique de son pays et de ses 900 mosquées, avec une multitude d’acteurs internes et externes plus ou moins formés sous diverses obédiences, il a mis en avant la nécessité selon lui, d’un meilleur encadrement du culte. Une autre proposition liée à la première, c’est celle d’un contrôle des mécanismes de financement.
Dans le contexte actuel marqué par la lutte contre le terrorisme et par des défis existentiels importants au niveau des populations souvent démunies et éloignées des centres de décision, les Etats doivent donc se donner les moyens d’avoir un droit de regard sur ce qu’il se passe dans leur pays.
En somme, il plaide pour une meilleure gestion du renseignement. Et ce n’est sans doute pas un hasard. En effet, Soumeylou Boubèye MAÏGA, a été durant plusieurs années, le Chef des services de renseignements malien.