Au moins 9 personnes ont été exécutées par des hommes armés entre le 27 et le 29 juin 2019 dans trois villages de la commune de Bourzanga (province du Bam), a appris l’AIB de sources administratives et auprès de témoins.

Le premier assaut est intervenu dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 juin 2019, quand des hommes armés sur des motos ont fait irruption dans le village de Bani.

Les assaillants ont identifié 4 personnes qu’ils ont abattues séance tenante avant d’incendier une boutique.

Le lendemain 28 juin 2019 autour de 13 heures, 12 personnes armées sur 6 motos sont arrivées à la grande mosquée de vendredi du village de Sanaré pendant la grande prière toujours dans la commune de Bourzanga. Ils ont identifié et abattu 4 personnes.

“Quand ils sont arrivés, ils ont fermé les portes et les fenêtres de la mosquée pendant que l’Imam faisait son prêche de vendredi. 3 assaillants sont rentrés dans la mosquée et ils ont ensuite intimé l’ordre à tout le monde de baisser la tête. Ensuite, ils ont fait le tour à plusieurs reprises pour identifier leurs victimes en scrutant attentivement les visages. Ils ont fait sortir 5 personnes. Mais la 5e a été relaxée parce qu’ils ont laissé entendre qu’ils ne voulaient pas de pas de lui. Les corps ont été inhumés après la prière de vendredi sur autorisation de la sécurité”nous relate un témoin.

Dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 juin 2019, des individus armés sont arrivés dans le village de Sintenga à Bourzanga et ils ont abattu un homme.

Dans un communiqué publié le 1er juillet 2019, l’Eglise Catholique a précisé que les 4 victimes de Bani sont des fidèles catholiques qui ont été tuées pour leur appartenance religieuse.

Joint au téléphone par l’AIB, une source administrative a expliqué que les 5 autres victimes sont des Koglwéogo et un conseiller villageois de développement.

« A Sanaré, les 3 personnes étaient des Kogwéogo et l’autre était le CVD du village. A Singtenga aussi, c’était un Koglwéogo » a relaté notre source administrative.

Avant de quitter la Mosquée de Sanaré, les assaillants ont indiqué qu’ils détestaient par dessus tout, la présence de l’administration et des groupes d’auto-défense Koglweogo.

Depuis lors, les populations des villages concernés vivent avec la peur au ventre. Mercredi en début de soirée, le village de Sanaré a commencé à se vider de sa population en direction de Kongoussi.

« J’ai loué un camion pour qu’il aille amener mes parents à Kongoussi parce qu’un attroupement de motos a été aperçu dans le village ce (mercredi) matin. J’ai même contacté les services de l’Action sociale pour les aviser de l’arrivée des déplacés de Sanaré » nous a confié un instituteur ressortissant du village.

En rappel, la province du Bam enregistre déjà plus de 9 000 déplacés venus de la région du Sahel suite à la dégradation sécuritaire dans la zone, selon le Haut-commissariat du Bam.

Agence d’information du Burkina

Agence d’information du Burkina

Déplacés Bam en date de début juillet

Bourzanga 2501,

Guibaré 45,

Kongoussi 3133,

Nasséré 250,

Rollo 1603,

Rouko 178,

Sabcé 457

Tikaré 710

Zimtanga 397

.Total 9274.

Source : Haut-commissariat du Bam