Le Centre de Recherche et d’Intervention en Genre et Développement (CRIGED) tient la 3ème édition du Camp éducatif contre la sexualité précoce du 18 au 28 juillet 2019, au sein du collège des jeunes filles de Loumbila, dans l’Oubritenga. Au cours de ces dix (10) jours de résidence, ces jeunes filles de 10 ans et plus vont apprendre les précautions à prendre avant d’envisager une vie sexuelle.

« Halte aux rapports sexuels précoces des enfants », c’est sous ce thème que se tient la 3ème édition du Camp éducatif contre la sexualité précoce organisée par le Centre de recherche et d’intervention en genre et développement (CRIGED) du 18 au 28 juillet 2019 dans les locaux du Collège des jeunes Filles de Loumbila, dans l’Oubritenga. Durant dix jours, ces jeunes filles de 10 ans et plus seront éloignées de leurs amis sans contact, y compris téléphonique. Ce camp ne sera pas un cours théorique mais plutôt une occasion pour elles de discuter de choses pratiques, notamment des problèmes qu’elles rencontrent tous les jours dans leurs relations avec leurs petits amis, a confié la promotrice du camp, l’ancienne ministre de la Femme et la promotion du Genre, Nestorine Sangaré. Le Camp est une occasion pour apprendre, partager des expériences, recevoir des conseils et avoir des franches discussions entre filles, a-t-elle ajouté.
Il faut dire que ce camp éducatif contre la sexualité précoce vise à renforcer les compétences en communication personnelle des jeunes filles. "Aujourd’hui, nous assistons à un désengagement des parents vis-à-vis de l’éducation de leurs enfants", s’est indignée le parrain de la 3ème édition du camp, Hector Ardent Raphaël Ouédraogo, président de l’Union nationale des parents d’élèves du secondaire et du supérieur du Burkina (UNAPES-B). Selon lui, les parents doivent donner la bonne éducation aux enfants en leur montrant le chemin afin qu’ils évitent de tomber dans les pièges qu’ils vont rencontrer dans la vie. « Nous ne devons pas perdre de vue l’éducation des enfants ; c’est eux la richesse de demain ; un enfant qui a reçu l’éducation de ses parents a tout reçu », a-t-il conseillé.

Les filles regroupées dans le camp vont apprendre comment communiquer franchement pour dire non aux cadeaux qui sont souvent à l’origine des grossesses non désirées, de la sexualité précoce et de certaines Infections sexuellement transmissibles (IST). Elles vont également apprendre à savoir argumenter pour se donner de la confiance et de l’estime en soi-même, exprimer le non consentement si toutefois on leur offre des cadeaux, car, dit la promotrice du camp, "nous sommes dans une société où on ne peut pas interdire aux gens d’offrir des cadeaux, mais ces cadeaux ne doivent pas être piégés". Les conseils qui leur seront dispensés leur permettront de se défendre face à certaines situations notamment, l’échange de cadeaux contre sexe dont elles pourraient être victimes.
Ainsi, plusieurs activités seront au menu tout au long de ce camp, dont entre autres, des enseignements, le développement personnel, la législation contre les violences sexuelles et les notions sur le cadeau dans nos sociétés.
Hormis ces activités de conscientisation, autres activités récréatives sont aussi prévues : danse, théâtre et musique. La gastronomie ne sera pas en marge durant ces dix jours de ce camp éducatif. Un accent sera particulièrement mis sur la cuisine car "la plupart des filles ne savent pas cuisiner", regrette Nestorine Sangaré, qui estime que "pour posséder un homme, il faut posséder son ventre", alors que "les jeunes filles pensent qu’il faut bien s’habiller pour apparaître belles".
Dressant le bilan des deux éditions passées, la spécialiste des questions de Genre, Nestorine Sangaré estime qu’il est satisfaisant. Pour preuve, "plus d’une vingtaine de filles de l’an passé sont revenues cette année », a-t-elle déclaré.

Saaniayouor Levis Kpoda
Kaceto.net