Par-delà le « reboisement-télé », cette tribune est une critique de certaines de nos « manières de faire » qui font obstacle au développement.

Pendant les mois de juillet et d’août, pullulent des reboisements de masse. Planter un arbre et l’entretenir est une activité noble en soi, car c’est contribuer à la production d’un bien commun (la forêt). Ce qu’on déplore, c’est la prolifération des « reboisements-télé » ou « reboisements-caméra » (c’est selon) ou tout simplement des « reboisements-com » (com comme communication). Ce sont des reboisements dont la communication prend le dessus sur le reboisement lui-même. En fait, le reboisement devient plutôt un tremplin de communication ; on fait beaucoup de bruits pour peu de résultats. Si non, quel est le sens d’un reboisement en grande pompe, à forte teneur folklorique sans un point d’eau pour l’arrosage des plants mis en terre, sans une grille de protection et un grillage pour chaque plant mis en terre, bref sans un plan de suivi-évaluation des plantes ?
En réalité, les « reboisements-télé » n’ont pas plus d’impacts que la communication politique et la résonnance médiatique. On plante mais après, il n’y a rien puisqu’on n’a pas entretenu les plants mis en terre. Là où le bât blesse, c’est que chaque année, on (re)fait la même chose sur les mêmes sites (ayant antérieurement fait l’objet d’un « reboisement-télé »).
Il est vrai que ces dernières années, le ministère en charge de l’environnement a pris des mesures afin de réduire les « reboisements-télé » et optimiser les opérations de reboisement, mais ces reboisements contre-productifs ont la « peau dure ».
Ce qui est regrettable, c’est que les « reboisements-télé » sont représentatifs de nos « refus du développement » dans beaucoup d’autres domaines ; chaque fois, on (re) fait les mêmes choses avec peu de résultats conséquents. Ainsi, à chaque « saison » (au sens large du terme), on a à résoudre des anciens-nouveaux problèmes. On fait semblant d’aller de l’avant ; or, on ne devrait pas feindre avec le développement. Quand allons-nous quitter la « gare » du sous-développement pour nous mettre véritablement sur les « rails » du développement ?

KAMBIRE Bèbè
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