La star de la musique congolaise Koffi Olomide a comparu mercredi à Kinshasa devant la Commission nationale de censure des chansons et des spectacles de la République démocratique du Congo qui a interdit de diffusion plusieurs de ses chansons, ont constaté des journalistes de l’AFP.

M. Olomide a été entendu par deux responsables de cette commission lors d’une instruction dans les locaux du ministère de la Justice.

« On ne l’a pas entendu sur procès verbal parce qu’il est malade mais il va revenir pour comparaître de nouveau », a déclaré à l’AFP Didier Kelekelo, directeur de la commission de censure.

« En principe il devrait déposer les supports de ses chansons incriminées pour validation, ce qu’il n’a pas fait. Il fallait un mandat d’amener pour le contraindre de répondre aux faits qui lui sont reprochés », a ajouté M. Kelekelo à l’issu de l’entretien avec M. Olomide.

Accompagné de son avocat, celui qui est devenu le pape de la rumba congolaise depuis la mort de Papa Wemba en 2016 est sorti du ministère en homme libre, sans faire de commentaire.

Huit chansons de Koffi Olomide sont interdites de « diffusion » et de « présentation au public », d’après une lettre de la Commission nationale de censure des chansons et des spectacles adressée aux chaînes de télévision et aux stations de radio, datée du 13 septembre.

Cette commission reproche à l’artiste de ne pas avoir répondu à ses « invitations ».

« Cette attitude démontre un manque de considération et de civisme de la part de l’artiste qui paraît être récidiviste dans ce genre de comportement », selon le texte.

Tous les musiciens congolais doivent solliciter « une autorisation préalable et écrite » de la commission avant la diffusion de leurs œuvres.

Instituée par une loi de 1996, la commission entend éviter les incitations à « la haine raciale ou tribale » ou les atteintes aux bonnes mœurs (« débauche, prostitution, divorce, délinquance »).

Vendredi, dans un entretien à l’AFP, M. Olomide avait dénoncé l’interdiction de ses huit chansons et a demandé aux nouvelles autorités de lutter contre les « abus de pouvoir » en RDC.

AFP