Encore une jeunesse victime de fausses solutions à ses problèmes : la prolifération de livres sur le développement personnel

J’aurai du mal à convaincre plus d’un que la lecture des livres sur le développement personnel n’est jamais la solution aux problèmes des jeunes ou de la jeunesse.
Dans ces livres, on vous étalera la liste des hommes et femmes riches et influents du monde qui sont partis de zéro pour devenir des héros. On vous chantera que seul vous avez les solutions de votre situation misérable. Tout est bien dit pour vous donner du courage à entreprendre. Je salue au passage ces milliers de Coaches qui éveillent et encouragent les jeunes nuit et jour.
Cependant, je voudrais qu’on jette un coup d’œil sur les résultats. Dans mon pays, le Burkina Faso par exemple, nous avons plus d’un million de candidats pour 5000 postes environ pour les concours de la fonction publique, session 2019, soit 1 poste pour environ 212 candidats !

Le ministère de la Jeunesse et de l’emploi injecte des milliards chaque année pour l’employabilité des jeunes, mais on se demande si ces fonds ne servent que les formateurs plutôt que les formés. Le constat sur le terrain est amer : les jeunes s’en sortent difficilement. Les quelques jeunes qui se sont faits une place au soleil sont adossés aux dinosaures politico-économiques du monde mafieux des affaires.
Nos lecteurs des livres sur le développement personnel ont tout le vocable et le vocabulaire du monde des affaires dans leur tête et sur leur langues. Mais à quoi cela sert si par exemple, la plus grande société de boulangerie se met à ouvrir au sein de ses locaux un cafétariat où le pain est vendu en détail comme chez le petit
Kiosque-Man qui vient s’approvisionner en pain pour revendre ? Inutile de vous préciser que les cadres étant différents, le gros vendeur élimine ce petit sans grand effort. Dans les grandes alimentations des grandes villes, vous verrez que tout est en vente avec de grands moyens. Et comme le cadre est attrayant, tous les petits vendeurs des mêmes produits sont éliminés dans un certain rayon.
Maintenant, des esprits malins demandent à la jeunesse d’être créative et inventive. C’est bien beau, mais si chaque invention est récupérée par les grandes fortunes, comment voulez-vous qu’elle sorte de sa misère ? Pourquoi vous ne précisez pas que lorsque Bill Gate avait commencé son projet, les grandes fortunes n’ont pas récupéré son idée pour l’étouffer ? Pourquoi vous ne précisez pas que dans les pays développés, il est interdit de vendre tout ou de tout vendre.

La jeunesse ne peut jamais s’en sortir que dans un système sain de gouvernance et dans un élan de discrimination positive à l’égard des jeunes, suivi d’une politique protectionniste des initiatives juvéniles. Si nous restons dans cette hypocrisie, les jeunes échoueront toujours après leur lecture des gros livres et leurs tentatives d’entreprendre. L’avantage que je vois, c’est peut-être la lecture d’une manière générale que les gens avaient abandonnée au profit des nouvelles technologies qui reviendra. Sauf que ce n’est pas une gamme variée de thématiques qui est lue. Ils se rabattront à la consommation d’alcool et le sexe au grand dame de tous les vices possibles après que les requins du Business les auront avalés.
La seule solution aux problème de la jeunesse c’est la gouvernance vertueuse. Il faut aller vers une législation qui protège les jeunes dans ce qu’ils entreprennent afin d’intercepter les missiles dévastateurs des vieilles fortunes, dont les origines mêmes restent à désirer.

Rabin Mucharaff.