Ce lundi 21 octobre 2019, « une partie, la plus nombreuse » des « militants sanctionnés du CDP », lors du congrès extraordinaire du 22 septembre dernier a tenu une conférence de presse, après celle organisée il y a quelques semaines, par la direction du parti. Objectif, donner à leur tour, leur propre lecture des derniers développements liés à la crise interne que traverse le parti, notamment ceux qui sont consécutifs à l’implication personnelle du Président d’honneur, Blaise Compaoré et aux directives données par ce dernier à l’endroit des deux camps.

Dès l’entame de la conférence de presse à laquelle faut-il le noter, ont assisté des chefs traditionnels et des militants acquis à leur cause, les militants sanctionnés ont tenu à faire une série de mise au point, par l’entremise de leur porte-parole, Léonce Koné.
Primo, et tout en affirmant que ce n’est pas de gaieté de cœur qu’ils se livrent à cet exercice en raison précisent-ils, de la situation difficile que traverse le pays du fait des conséquences liées à l’insécurité, ils ont tenu à préciser que pour autant qu’elle soit importante, la question de la désignation du candidat du CDP pour la présidentielle de 2020, ne devrait pas être selon eux, l’occasion de se livrer à des déchirements entre camarades sur la place publique.
Mais, notent-ils, la situation actuelle trouve sa source dans la gouvernance actuelle de leur parti qu’ils estiment ne pas être en phase avec les règles établies. D’où selon eux, le recadrage de la justice ainsi que les notifications du président d’honneur à l’égard de la direction actuelle. Toutes choses qui viendraient corroborer leurs critiques sur la gouvernance du parti par le président Eddie Komboïgo.
C’est ainsi que disent-ils, « voyant la dérive outrancière dans laquelle le parti s’était engagé, avec des mesures d’exclusion prononcées par un congrès extraordinaire daté du 22 septembre, le président d’honneur a décidé de s’impliquer dans la recherche d’une solution en vertu des prérogatives qui lui sont reconnues par les statuts du CDP ».

Secundo, Léonce Koné et ses camarades notent que contrairement à ce qu’il serait dit dans la presse et sur la place publique en ce moment, lui et les membres de son groupe, n’ont à aucun moment, entamé auprès de Compaoré, une quelconque démarche tendant à obtenir la levée des sanctions prononcées à leur encontre. Ce dernier n’aurait en outre pas donné son aval pour que les exclusions et suspensions soient prononcées le 22 septembre 2019 contre eux.

Non à l’exclusion, oui à KDO

Apres avoir retracé la chronologie des faits et être revenus sur les orientations faites par le président d’honneur (largement commentées sur les réseaux sociaux et dans les médias), l’ancien banquier et ex- ministre de Blaise Compaoré a fait savoir ce qui suit : son groupe est d’accord pour les mesures préconisées en guise d’apaisement. Notamment la levée des sanctions et l’abandon des plaintes déposées par eux devant les tribunaux.
A l’exception notable de Mahamadi Kouanda qui, à les écouter, a préféré opter pour une autre voie qu’ils se sont refusés de commenter. Preuve que les choses avancent à leur niveau, Boureima Badini a introduit une demande auprès de la direction du CDP afin d’être réintégré.
En revanche, concernant le soutien à la candidature de l’ancien premier ministre, Kadré Désiré Ouédraogo à la présidentielle de 2020, les sanctionnés sont catégoriques. Ils estiment que celle-ci reste d’actualité. En clair, ils continueront de soutenir l’ancien président de la Commission de la CEDEAO, dans ses ambitions présidentielles, car ce dernier reste pour eux, le meilleur choix dans le contexte actuel. 
A la question des journalistes relativement au fait que cela pourrait raviver éventuellement les tensions en interne, les animateurs de la conférence de presse affirment être simplement en phase avec leur position de départ. Tout en se disant disposés à participer aux « larges consultations » envisagées par le « Fondateur » et prêts également à engager un « dialogue constructif au sein de la direction du CDP.

Juvénal Somé
Kaceto.net