Des proches des Martyrs, tués lors de la crise sociopolitique d’octobre 2014 et de septembre 2015, ont boudé vendredi une cérémonie officielle d’hommage pour protester contre la lenteur de la justice.

Jeudi matin au cimetière municipal de Gounghin, à Ouagadougou, le gouvernement burkinabè a organisé une cérémonie de dépôt de gerbes en hommage à la quarantaine de victimes tombées, lors du coup d’Etat déjoué de septembre 2015 et de l’insurrection populaire d’octobre 2014.

Avant le début de l’hommage, des proches parents se plaignaient entre eux, tantôt de la qualité de la cérémonie, tantôt de ne pas avoir été associé à l’organisation, a constaté sur place une journaliste de l’AIB.

D’autres par contre s’emportaient contre la lenteur judiciaire qui semble être réservée à ces dossiers.

Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba à son arrivée, a distribué des poignées de main à quelques officiels avant de rejoindre sa place. Il n’en fallait pas davantage pour irriter certains proches parents qui disent s’attendre, à ce que le chef du gouvernement lève au moins les bras en leur direction.

« Dette de sang »

A la fin de la cérémonie, invités à s’approcher des officiels pour recevoir des messages de compassion, les plaignants sont restés de marbre.

Selon eux, avant toute cérémonie d’hommage, il faut que justice soit rendue aux victimes.

« La justice commence d’abord par le devoir de mémoire de tous ceux qui ont payé du sang en résistant à cette tentative de coup d’Etat qui a tenté de confisquer le pouvoir du peuple », a répondu le Paul Kaba Thiéba.

La veille, il a déclaré dans une tribune, que le Burkina Faso a, à l’endroit des victimes du coup d’Etat déjoué du 16 septembre 2015, « une dette de sang qui oblige la justice à situer les responsabilités et à appliquer la loi dans toute sa rigueur ».

« Le sacrifice de ces Martyrs devra être le sang qui vivifie[C1] notre vouloir vivre collectif. Qui dit vouloir vivre collectif, dit justice sociale, équité et surtout progrès social pour tous, pour éviter à l’avenir que notre pays ne se déchire entre différentes tendances, de pauvres et de riches ou sur des bases politiciennes », a souhaité le président de l’Assemblée nationale. Salifou Diallo.

Notons que les proches des victimes ne se sont pas présentés à la Primature, où il devrait échanger avec le chef du gouvernement le vendredi soir.

Source AIB