Rencontre et échanges avec les communautés africaines vivant à Koudougou, parrainage de la finale de football de la coupe Naaba Siguiri de Godin sous le signe de l’intégration par le sport, le week-end tout panafricain du ministre Paul Robert Tiendrebéogo

Dix huit (18) novembre 2018. Terrain de football du collège Saint Joseph Moukassa de Koudougou. Il est environ 17 h 35 mn quand l’arbitre siffle la fin de la rencontre opposant Kadeba FC (en blanc) à l’ASECK Junior (en noir) en finale de la troisième édition de la coupe Naaba Siguiri de Godin, un quartier de Koudougou. Score : 0-0. Le disque solaire a presque rejoint son lit pour faire place à la nuit tombante. On passe directement à la séance des tirs aux buts pour départager les deux équipes. Epreuve éprouvante pour les cinq joueurs commis à la tâche. Au final, l’ASEK Junior qui a ouvert la série a raté deux tirs, dont un stoppé par le gardien et l’autre non cadré. Sereins, les quatre premiers joueurs de Kadeba FC réussissent leurs tirs, empêchant leurs adversaires de conserver le titre remporté à l’édition passée. Le public envahit l’aire de jeu pour acclamer les nouveaux détenteurs de la coupe.
Epilogue d’une rencontre dont l’issue aurait pu se dessiner durant le temps réglementaire si à quelques minutes de la fin, l’attaquant de Kadeba FC, qui s’est retrouvé face au gardien, avait mieux ajusté son tir.

En levée de rideaux, les Lions de la Teranga du Sénégal ont battu les Super Eagles du Nigeria sur le score étriqué d’un but à zéro (1-0).
Cette compétition qui gagne du galon au fil des éditions, est l’oeuvre de Naaba Siguiri de Godin qui a entrepris de rassembler la jeunesse de Koudoudou en lui inculquant via le football, les valeurs de solidarité, de fraternité, de paix et de respect des plus âgés.
Pour l’édition 2019 à laquelle ont participé 16 équipes et dont le thème portait sur "Sport, culture et intégration africaine", le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Paul Robert Tiendrebéogo qui en était le parrain, était bien là, aux côtés du directeur de cabinet du président du Faso, Saydou Zagré, un fils du coin, du gouverneur de la région, Irène Coulibaly, du haut commissaire et des notabilités de la cité du cavalier rouge.

Dans la matinée, le ministre Tiendrebéogo s’était entretenu avec les communautés africaines vivant à Koudougou, une occasion pour lui de s’adresser à "nos frères", de les appeler à la solidarité en ces temps particulièrement difficiles que traverse notre pays. Il a invité les associations de ressortissants à se rapprocher de la coordination nationale des communautés étrangères afin qu’ensemble, "nous puissions travailler au renforcement de l’intégration et de la cohésion sociale".
Le ministre Tiendreboégo a rappelé aux Togolais, Béninois, Ivoiriens, Maliens, Nigeriens, Nigérians, Gabonais venus à sa rencontre que la caravane de l’intégration qui est partie fin octobre de Ouagadougou jusqu’à Bittou, puis la tenue du Forum national de l’intégration tenu à Tenkodogo le 2 novembre dernier visent un objectif : faire tomber les barrières qui existent entre les différentes communautés afin qu’elles se connaissent mieux et travaillent au développement du continent.

Il a salué la contribution des frères africains au développement économique de Koudougou et les a invités à respecter les lois du pays d’accueil, le même conseil qu’il ne cesse de prodiguer à chaque fois qu’il rencontre les Burkinabè installés à l’étranger. "Sentez-vous chez vous ici" leur a t-il lancé, épousant la même philosophie que Naaba Siguiri de Godin pour qui "jamais un Africain ne doit être traité d’étranger dans un pays africain".
Lors des échanges, le président de l’association des ressortissants togolais à Koudougou et représentant des communautés, Casimir Hounouvi Têko a rappelé que les Africains vivant à Koudougou évoluent surtout dans le secteur informel et qu’ils étaient solidaires du combat mené contre le terrorisme. "Nous ne devons pas baisser les bras, ni céder à la panique mais au contraire, nous devons toujours vaquer à nos activités", a t-il déclaré. Reconnaissant à la police et aux autorités administratives et coutumières qui leur ont apporté un soutien lors du décès d’une compatriote, il a conseillé ses frères de se faire enregistrer auprès des services compétents.
Tour à tour, Ivoiriens et Nigérians ont exposé des doléances liées à l’obtention des papiers leur permettant de circuler librement et d’éviter les tracasseries. Une ressortissante togolaise a souhaité que l’accueil dans les commissariats de police soit amélioré à l’endroit des filles qui officient dans les maquis.

Enfin, les représentants des communautés ont émis le vœux de pouvoir organiser à Koudougou, une "Foire des communautés africaines de Koudougou", une idée que soutient et encourage le ministre Tiendrebéogo. "Ca dépend de vous et vous pouvez le faire à tout moment dès lors que vous êtes prêts" leur a t-il répondu.

Joachim Vokouma
Kaceto.net