Le président du Faso, Roch March Christian Kaboré a adressé hier soir son traditionnel message à la nation à l’occasion de la célébration du 59è anniversaire de l’indépendance de notre pays, qui coïncide cette année avec avec les 100 ans de la création de la colonie de la Haute-Volta, l’ancien nom du pays devenu Burkina Faso en août 1984. C’est sous le thème : " Cent ans de la création du Burkina Faso : devoir de mémoire et engagement patriotique en vue de la consolidation de l’Etat-nation" que l’anniversaire de l’accession à la souveraineté nationale et internationale est célébré.

C’est depuis Tenkodogo, chef-lieu de la région du Centre-Est, que le président du Faso s’est adressé à la nation sous le coup de 20 heures. Dans son message radio télévisé d’un quart heure, le chef de l’Etat a rendu hommage à nos devanciers qui se sont héroïquement battus contre la pénétration coloniale et pour notre liberté. Leur combat et leur sacrifice nous permettent aujourd’hui d’être ce que nous sommes et cet héritage doit " constituer le repère pour notre communauté de destin", c’est à dire, notre volonté de vivre ensemble dans le partage des "valeurs de tolérance, de justice, de droiture morale, de travail et de cohésion sociale".
Il a également rappelé que de la "création de la colonie de Haute-Volta le 1er mars 1919, sa dislocation en 1932, sa reconstitution en 1947, l’indépendance du pays en 1960, à son changement d’appellation en 1984 jusqu’à nos jours, les Voltaïques, puis les Burkinabè son su forger progressivement, dans la douleur, la sueur et le sang, les fondements d’une communauté de destin, d’une nation digne, fière et respectée, plurielle et unie".
La célébration de la nationale intervient cette année dans un contexte sécuritaire marqué par la poursuite des attaques terroristes dans plusieurs régions de notre pays, endeuillant des familles et occasionnant des milliers de déplacés internes.
Une adversité à laquelle font face nos forces de défense et de sécurité qui, au péril de leur vie "assurent l’intégrité territoriale de l’Etat, et veillent à la protection de nos concitoyens". Le président du Faso ne doute pas de " notre victoire sur les forces du mal car, aujourd’hui comme hier, la culture de la défaite ne fait pas partie des valeurs sociétales de notre peuple".
Président en exercice du G5 Sahel, il a annoncé la poursuite de la coopération bilatérale et multilatérale dans le but d’améliorer l’efficacité de la réponse à apporter aux actions des groupes terroristes.
Selon le président du Faso, nous sommes face à deux défis : premièrement, la restauration de l’autorité de l’Etat central tout en approfondissant le processus de décentralisation.
Deuxièmement, le bannissement à jamais de la stigmatisation de l’autre, le refus de tout repli identitaire et de la discrimination fondée " fondée sur le genre, l’ethnie, la religion ou la région". Allusion au sentiment exprimé par une composante du peuple burkinabè, en l’occurrence les Peuls que beaucoup de Burkinabè suspectent d’être de connivence avec les forces du mal alors que dans leur grande majorité, ils rejettent le terrorisme et l’extrémisme violent.
Relativement à la grogne sociale et les mouvements de grève qui affectent depuis des années le fonctionnement de l’administration, le président en appelle au "dialogue social" et à "la culture de la paix".
Face au terrorisme et devant le devoir de défendre l’intégrité de notre territoire, il renouvelle son appel à la "trêve sociale, à une union sacrée de tous les fils et filles autour des Forces de Défense et de Sécurité pour vaincre le terrorisme et poursuivre les actions de développement économique et social du Burkina Faso".
Il invite les Burkinabè "à agir dans le sens de la promotion d’un Burkina uni et indivisible en vue de la consolidation de l’Etat-Nation" , à la construction d’une citoyenneté responsable et au "respect dû aux autorités religieuses, traditionnelles et aux anciens".
Dans le but de mieux faire connaitre notre histoire et transmettre fidèlement notre héritage aux générations futures, le président a annoncé la mise en place "d’un groupe de travail pour l’écriture de l’histoire générale de la Haute-Volta au Burkina Faso", à charge pour ses membres de "faire des propositions consensuelles pour l’édification d’un Panthéon de tous les bâtisseurs de notre Nation, afin que la dignité de leur vie soit immortalisée pour la postériorité".
Comme dans ses précédents discours, le président Kaboré a salué la contribution de la diaspora burkinabè au développement de notre pays et son soutien aux forces de défense et de sécurité qui sont sur le théâtre des opérations dans la lutte contre le terrorisme. Il a annoncé que le gouvernement poursuivra les efforts pour "la pleine implication" des Koswétos dans le développement économique et social du Burkina.
Il a renouvelé son engagement et celui de son gouvernement dans la mise en oeuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) dont la finalité est "d’améliorer les conditions de vie de nos populations".

Dominique Koné
Kaceto.net