L’économiste et homme politique burkinabè Dr Ablassé Ouédraogo a invité vendredi, les Africains « à se mettre cette fois-ci au sérieux » pour éviter que la zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) n’échoue pas comme d’autres initiatives panafricaines.

« A la date du 6 décembre 2019, ce sont 29 pays qui ont ratifié la zone de libre-échange continentale africaine (Zleca). Donc nous sommes à la phase d’opérationnalisation. Mais pour que la Zleca qui fait partie de l’agenda 2063 de l’Union africaine ne soit un échec comme beaucoup d’autres initiatives l’ont été avant, les Africains doivent se mettent au sérieux cette-fois ci », a déclaré Dr Ablassé Ouédraogo.

Il a exhorté les Africains à se mettre ensemble et à regarder dans la même direction pour réussir ce projet panafricain de réduction drastique des droits de douane.

L’économiste burkinabè s’exprimait à la fin d’un forum consacré, jeudi et vendredi, au Zleca par le quotidien public ivoirien Fraternité Matin, à l’occasion de ses 55 ans d’existence.

« Ce sont 84 mille km de barrières de frontières qui tombent et un marché unique de 1 milliard 250 millions de consommateurs. Mais les véritables problèmes qui vont se poser très rapidement, c’est le fait que l’Afrique n’a pas grandes choses à vendre sur le marché international », note l’ancien Directeur général adjoint de l’OMC.

Il a alors recommandé que l’Afrique augmente ses capacités de production, en transformant sur place ses ressources.

« Cela permettra d’éviter que nous continuions à demeurer des pourvoyeurs de matières premières pour les autres et de simples consommateurs de produits finis qui viennent d’ailleurs », a expliqué l’ex chef de la diplomatie burkinabè.

Pour le cas spécifique du Burkina Faso, il a qualifié de « ridicule », le fait d’exporter 95% de son coton contre une transformation sur place de 5%.

M. Ouédraogo a invité chaque pays membres à s’investir dans les offres de services et à utiliser ses avantages comparatifs.

Il s’est surtout réjoui parce que les textes de la Zleca autorisent des amendements tous les cinq ans.

En rapport avec les Etats africains qui sont encore réticents à adhérer à la Zleca, l’expert a souhaité qu’on poursuive les négociations en usant de la prudence et de la vigilance.

Agence d’information du Burkina