Le président de la commission nationale des droits humains (CNDH) Rodrigue Namoano a salué vendredi la commémoration en différé de la 24ème Journée internationale de la Tolérance qui contribue à « créer les conditions du plein exercice des droits humains ».

Selon Rodrigue Namoano, « la tolérance est l’alpha et l’oméga des interactions permettant un vivre-ensemble paisible ».

« Cette tolérance et plus particulièrement la tolérance religieuse est encore plus nécessaire dans la situation de non-paix marquée par des menaces de conflits à caractère religieux et/ou communautaires que vite le Burkina Faso aujourd’hui » a-t-il affirmé.

Le président du CNDH, parrain de l’évènement, s’exprimait vendredi, à l’ouverture des 72 heures de commémoration en différé de la 24ème Journée internationale de la Tolérance organisée par quatre associations, sous le thème « La tolérance dans un pays pluriconfessionnel et multiethnique : opportunités et menaces ».

Il s’agit de l’Association pour la Tolérance religieuse et le Dialogue Interreligieux (ATR/DI), du Conseil interreligieux pour la paix au Burkina Faso (CIRP/BF), du Réseau des femmes de foi pour la paix (REFFOP) et du Réseau des jeunes pour le dialogue interreligieux du Burkina Faso (REJDIR).

Au nom des quatre structures, le président de l’ATR/DI Issaka Sourwema a expliqué que le thème vise à interpeller les Burkinabè sur le fait que « la cohésion sociale et le vivre-ensemble jadis, des évidences que bien d’Africains enviaient (aux burkinabè), sont mis à rudes épreuves depuis un certain temps ».

Il en veut pour preuve, la dégradation de la situation sécuritaire au Burkina Faso depuis quelques années marquée par des attaques terroristes qui endeuillent toutes les communautés et toutes les confessions religieuses.

« La commémoration en différé de la 24ème Journée internationale de la Tolérance est le fait des quatre organisations qui malgré leur jeunesse, sont déterminés à soulever des montagnes grâce aux femmes et hommes de foi qui les animent ».

Pour le président de l’ONG Oxfam Burkina, Papa Sosthène Konaté, qui accompagne la commémoration, la tolérance est « un état d’esprit, une prise de conscience, une exigence ».

« C’est réaliser que la diversité culturelle est une richesse et non un facteur de division, c’est percevoir que chaque culture, au-delà des différences immédiates et apparentes, recèle une part d’universalité et parle le langage commun de l’humanité » a-t-il affirmé.

Selon lui, « en tant que gardiennes des valeurs morales et du vivre-ensemble, les religions et la tradition ont un rôle prépondérant à jouer dans la transformation des mentalités et des sociétés par l’éducation à l’acceptation mutuelle, à la tolérance et à la paix ».

Dans une déclaration lue au nom des musulmans et des chrétiens du Burkina Faso, l’Imam Alidou Ilboudo, secrétaire exécutif CIRP/BF a « condamné tous les actes terroristes au Burkina Faso » et dénoncer « l’instrumentalisation des religions pour inciter à la haine, à la violence, à l’extrémisme et au fanatisme ».

« Nous conjurons tous nos concitoyens de ne pas tomber dans l’ignominieux piège de la ségrégation à base ethnique ou religieuse et nous enjoignons nos différents prédicateurs à plus de perspicacité dans la communication des messages des Saintes Ecritures » a-t-il affirmé.

La commémoration de la Journée internationale de la Tolérance a été instituée par les Etats membres de l’UNESCO réunis à Paris en France du 25 octobre au 16 novembre 1995, lors de la 28ème session de leur conférence générale.

Agence d’Information du Burkina