L’Unité d’Action syndicale (UAS) a commémoré hier 3 janvier 2019 la date d’anniversaire du soulèvement populaire de 1966 à l’origine de la chute du président Maurice Yaméogo.

Plusieurs activités ont marqué la célébration de cet événement unique dans l’histoire politique de la Haute-Volta indépendante : une projection de film sur le mouvement syndical burkinabè et un panel qui a permis aux jeunes générations d’apprendre de l’histoire des mouvements et luttes syndicales.
Pour les différentes structures syndicales du Burkina, la date du 03 janvier 1966 est une date inoubliable parce que c’est ce jour que le régime du premier président de la Haute Volta, Maurice Yaméogo, qui était confronté à une vague de protestation contre certaines mesures fiscales, est tombé. A en croire l’Union d’action syndicale (UAS), cette situation avait été provoquée par des mesures anti-sociales : baisse des salaires et des indemnités, l’impunité et la mal gouvernance du régime.
Pour le président du mois de l’UAS, Blaise Hien, "cette commémoration devrait être pour les structures syndicales un moment de réflexion sur leurs rôles et leurs missions à la résolution des problèmes des travailleurs du Burkina Faso".
Le panel a porté sur le thème de la "contribution du mouvement syndical aux grands tournants du Burkina Faso" et a été animé par le secrétaire adjoint de la Confédération nationale des travailleurs du Burkina (CNTB), Palé Sié Justin.
Dans sa communication, il a souligné la contribution du mouvement syndical dans les grands tournants de la vie socio-politique de l’histoire du Burkina Faso. Il a noté que les syndicats ont beaucoup contribué dans la lutte contre la gabegie, la mauvaise gestion, l’arrestation de leaders syndicaux et d’opinion et toutes les mesures dont la conséquences est la baisse des salaires des travailleurs.
Le président de l’UAS a également relevé que de 1966 à nos jours, le mouvement syndical a toujours été à l’avant-garde de la lutte pour les libertés publiques et contre les injustices. Grâce à la grève qu’ils ont organisée le 18 décembre 1975, les syndicats ont contraint le président de l’époque, Sangoulé Lamizana, à renoncer à son projet de création d’un parti unique. C’est aussi grâce aux mouvements de grève qui ont été massivement suivis que le coup d’Etat de septembre 2015 du GL Gilbert Diendéré a échoué.
Le président du mois de l’UAS a saisi l’occasion pour rappeler les militants à la veille citoyenne afin d’obtenir la satisfaction de leurs revendications.
Un hommage a été particulièrement rendu à Zakaria Touré, dernier survivants des 10 leaders syndicats qui avaient lancé le mot d’ordre de grève de 1966.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net