Les organisations syndicales ci-contre condamnent sans réserve l’attaque au cocktail Molov dans la nuit du 6 au 7 décembre contre le véhicule du journaliste Ladji Bama et demandent aux autorités de faire rapidement la lumière sur cette affaire.
CGT-B : F-SYNTER – SYNTSHA – SYNATRAG — SYNTRAGMIH – SYNAS – SYTTPBHA – SNAID – SYNTB – SYNTEX – SYNTETH – FNBPB – SYNAS – Coordination/Péages -Coordination/CNSS – Coordination/SONABEL – les Comités d’Entreprises – EDP

LES SYNDICATS AUTONOMES : SYNATEB – SYNTAS – SYNATEL – SYNAFI – SYNAMICA – SYNASEB – SYNACIT –SYNPTIC – SYNATIC – SATB – SYNAPAGER – SYNAGRH – APN – SAMAE

Les Organisations syndicales ci-dessus citées ont appris l’attaque au cocktail Molotov dont a été victime, dans la nuit du 6 au 7 janvier 2020, Yacouba Ladji BAMA, Rédacteur en chef du bimensuel « Courier confidentiel » à son domicile. Visiblement, des individus ont voulu faire taire le journaliste d’investigation dont la plume a révélé et dénoncé de nombreux crimes économiques au Burkina Faso dont l’affaire du charbon fin qui alimente en ces moments l’opinion publique et bien d’autres actes de mal-gouvernance.

Nos Organisations syndicales condamnent sans réserve cette attaque lâche contre le journaliste et partant, contre les libertés démocratiques. Elles souhaitent beaucoup de courage à Yacouba Ladji BAMA, à sa famille et à ses confrères. Elles exhortent l’ensemble des hommes et femmes de la presse à poursuivre leur noble mission d’information et d’éducation, saluent leur contribution pour la bonne gouvernance en vue de la construction d’un véritable Etat de droit au Burkina Faso. Par ces moments troubles que vit le Burkina Faso, les citoyens ont plus que besoin de cette liberté de presse et d’expression acquise aux multiples prix de sueur, de larmes et de sang. C’est du reste ce qui fonde la revendication du mouvement syndical sur l’exigence du retrait de la loi portant code pénal contenant des dispositions rétrogrades.

Elles invitent les autorités à faire diligemment toute la lumière sur cette affaire qu’elles suivent de près, de même que tous les cas d’intimidation, de menace de mort, d’exécutions sommaires et extra-judiciaires évoqués depuis un certain temps.

En effet, cette attaque vient rappeler une série de faits inquiétants non encore élucidés :
• l’assassinat à Sebba de Fahadou Cissé et Balima Hama, tous deux responsables de l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ / Yagha) le 31 mai 2019 et dont les corps sont toujours à la morgue attendant d’être autopsiés ;
• les menaces de mort contre Dr Daouda Diallo du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) en début janvier 2020 ;
• les irruptions sauvages et illégales dans des domiciles privés de citoyens burkinabè par des individus mal intentionnés ;
• l’enlèvement de l’activiste Naïm Touré à son domicile dans la nuit du 12 novembre 2019 et sa séquestration des heures durant dans une institution policière ;
• le meurtre de Wendbénédo René Nikiéma de l’association des investisseurs en trading dans la nuit du 27 octobre 2019 ;
• la tentative d’assassinat de Ousmane Ouédraogo, Secrétaire général adjoint du syndicat Alliance Police Nationale (APN) ;
• le musellement voire la répression des activités pacifiques d’organisations par coup d’humeur (la marche de l’UAP le 16 septembre 2019, la marche dans le cadre des Journées Anti Impérialistes le 12 octobre 2019, le sit-in du CISC le 10 janvier 2020) ;
• etc.

Elles interpellent le gouvernement sur sa responsabilité dans la protection et la sécurisation des citoyens. Elles l’invitent à tout mettre en œuvre pour faire la lumière sur tous ces actes ci-dessus et à châtier les responsables et commanditaires à la hauteur de leurs forfaits.

Au regard de l’aggravation de la situation sécuritaire avec le terrorisme comme sous couvert d’assassinats ciblés, la remise en cause continue d’engagements et la violation des libertés démocratiques et syndicales, l’ambition affichée du pouvoir MPP de clochardisation des travailleurs et la paupérisation continue des populations laborieuses à travers des impôts iniques, la culture de la confrontation sociale et le pillage organisé des ressources nationales par le même pouvoir, nous lançons un appel vibrant à toutes les couches sociales :
– à l’unité et à la solidarité entre toutes les couches-socio professionnelles ;
– au renforcement des différentes structures et de l’Unité Populaire ;
– à des initiatives d’actions sectorielles ou locales pour barrer la route à toute forfaiture ;
– à la mobilisation pour la mise en œuvre réussie de tout mot d’ordre que commanderait l’évolution de la situation.

Ouagadougou, le 10 janvier 2020

Pour les Organisations Syndicales ci-dessus citées :
Bassolma BAZIE

Secrétaire Général Confédéral de la CGT-B
Porte-Parole