Le Collectif syndical CGT-B, l’intersyndical des magistrats, la coordination des syndicats du MINEFID et les autres syndicats autonomes ont sonné la mobilisation hier 26 févier à la bourse du travail contre l’application de l’l’Impôt unique sur le traitement des salaires (IUTS) décidée par le gouvernement.
Ils menacent d’observer une grève générale d’ici mi-mars sir rien n’est pas

Hier 26 février, la cour de la bourse du travail était pleine comme un œuf. Syndiqués ou pas, les salariés du secteur public et privé ont répond massivement à l’appel du Collectif syndical CGT-B à un meeting dont l’objectif est d’organiser la lutte contre l’application de l’Impôts unique sur le traitement des salaires (IUTS) décidée par le gouvernement dès la fin de ce mois de février.
Pour le secrétaire général de la CGT-B, Bassolma Bazié, cette mesure gouvernementale n’est plus ni moins qu’une déclaration de guerre contre les travailleurs. Et en bon général comme ses camarades l’ont surnommé, il entend organisé la riposte car pour lui, le temps du dialogue semble terminé. « Il est temps d’agir, et dès maintenant ». Face à une foule acquise à la cause, l’orateur hors pair qu’est le SG de la CGT-B déroule son discours avec des formules chocs qui électrisent son auditoire. " Nous lançons un appel à tous les secrétaires généraux à opérer des frappes précises, chirurgicales et stratégiques », allusion aux mouvements de grève déjà enclenchés dans plusieurs villes du Burkina, notamment à Fada, Koudougou, Zorgho, etc. Il a invité ceux qui ne sont pas encore entrés dans la bataille à le faire en rejoignant les autres combattants.

"Je vous invite à lancer des mouvements dès demain dans vos différents services", a t-il insisté, rappelant que la suppression de l’IUTS sur les bulletins de paie des salariés du public et du privé est une revendication qui était sur la table du gouvernement depuis la Transition. Une revendication réactualisée à l’arrivée du régime actuel, parce que dit-il, " nous avons estimé que le pouvoir d’achat a été grandement érodé ».
Il s’en est pris au "pouvoir du MPP"dont les leaders avaient clamé haut et fort qu’ils avaient l’expérience de la gestion de l’Etat pendant la campagne et qu’ils étaient "la solution", allusion au slogan de campagne du président Roch Kaboré. "Ce pouvoir est en train de faire totalement le contraire, de brader un certain nombre d’acquis qui ont été arrachés dans la sueur et dans le sang, et nous ne pouvons pas admettre cela", a t-il averti.
Bassolma Bazié a également annoncé la tenue d’une conférence de presse le 3 mars à la bourse du travail pour faire le point de tout ce qui aura été fait, y compris l’attitude du gouvernement. Une marche meeting sur l’ensemble du territoire national est prévue samedi 07 mars 2020, puis une grève générale (reconductible) du lundi 16 au vendredi 20 mars 2020, si toujours rien n’est fait, et enfin une marche-meeting sur l’ensemble du territoire national le mardi 17 mars 2020.
En plus de la suppression de l’IUTS, le Collectif syndical CGT-B, l’intersyndicale des magistrats, la coordination des syndicats du MINEFID et les autres syndicats autonomes ont présenté une plate-forme revendicative contenant 5 points :
1) L’arrêt des mesures de baisse de pouvoir d’achat et son amélioration en rapport avec le coût de la vie. Cela passe bien entendu par la suppression de l’IUTS, le remboursement des coupures opérées sur la base de la loi de finances 2020 ; le relèvement de l’abattement forfaitaire pour frais et charges professionnels à 50%, puis l’apurement des retards d’avancement, de reclassement, de titularisation et correction indemnitaire avec incidence financière.

2) L’arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales, par le respect de la liberté de manifestation sur la voie publique, la finalisation de la révision du code du travail conformément aux aux dispositions des conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’opérationnalisation du check-off (une retenue des cotisations syndicales effectuée par l’employeur sur le salaire d’un employé afin de remettre au syndicat).

3) L’arrêt du pillage des ressources nationales en donnant une suite judiciaire aux rapports parlementaires, de l’ASCE/LC, de la Cour des comptes, du REN-LAC ; la dénonciation de la convention révisée du Rail avec Bolloré, l’élaboration d’un fichier unique informatisé du foncier pour une saine gestion du domaine, le recouvrement des sommes dues au trésor par des contribuables indélicats, la relecture du code minier et le recouvrement du fond de développement local

4) La garantie du droit à la sécurité des populations par le jugement des dossiers de crimes de sang, notamment pour les victimes de l’insurrection populaire, l’assassinat des responsables de l’ODJ dans le Yagha et la prise en charge des familles des victimes du terrorisme

5) Le respect et la mise en oeuvre des différents engagements pris par le gouvernement vis à vis des syndicats des travailleurs.

Frédéric Tianhoun et Joachim Vokouma
Kaceto.net