Les cérémonies de distinction organisées au profit des acteurs culturels au Burkina Faso sont nombreuses. Qu’elles appartiennent à la sphère musicale ou théâtrale, elles sont toutes destinées, selon leurs promoteurs respectifs, à récompenser les mérites des acteurs des différents domaines concernés, tout en promouvant l’excellence dans ces différents secteurs. Cependant, force est de reconnaître que la multitude des concepts autant que leur timing, reste inversement proportionnels au rythme de sortie des œuvres produites par les artistes. Ce qui pose parfois problème, car ne rendant pas toujours service à la culture elle-même.

Bonne année, CANA, FAMA, Faso Académy FIRO, FONY, Kundé d’or, , Marley d’or,
12 PCA, Sotigui awards, … Bref l’’espace culturel burkinabè est dynamique. Un dynamisme qui se traduit par ces nombreuses manifestations culturelles d’envergure internationale, initiées par des promoteurs, tous mus par la volonté de magnifier le talent et l’excellence créative.
Au fil du temps, certains de ces événements ont effectivement contribué à donner de la visibilité à la culture made in Burkina Faso, ce qui est sans conteste une bonne chose.
Il faut reconnaître cependant la nécessité d’apporter un souffle nouveau à cette émulation artistico culturelle. En effet, le rythme de ces événements, le plus souvent annuel, se heurte à l’absence d’œuvres de qualité disponibles sur le marché, faute de temps et de moyens dont les artistes ne disposent pas toujours.

Mettre les acteurs face à leurs responsabilités

De par leur opportunisme, certaines œuvres apparaissent comme étant des bouées de sauvetage et des formes de légitimation par défaut, pour les promoteurs et leurs différentes équipes de sélection, qui doivent impérativement justifier de leur pertinence auprès de sponsors et de partenaires qui rechignent souvent à mettre la main à la poche. Malheureusement, le résultat n’est pas toujours à la hauteur des attentes.
Revoir par exemple le calendrier de la tenue de ces événements pour les porter à tous les 2 ans, permettrait par exemple, aux différents créateurs de mieux se préparer, pour espérer présenter avec le maximum de chances de réussite, des productions de bonne facture. Mais encore faudrait-il que les promoteurs eux-mêmes en arrivent à s’accorder sur ce point. Ce qui est loin d’être gagné. Car de toute évidence, la règle en vigueur dans ce milieu semble être l’individualisme, tant il est vrai que chacun prêche le plus souvent pour sa propre chapelle artistique.

Entre concurrence et querelle d’égos surdimensionnés, nombreuses sont les initiatives qui se combattent entre elles. Une personnalité nous confirme ainsi avoir été sollicitée par deux promoteurs différents, pour une prestation qui devait se tenir à la même date, sans que l’un des promoteurs en question ne consente à reculer.
Par ailleurs, il est à noter que les sources de financement sont quasiment les mêmes. Ce qui réduit constamment le bassin du sponsoring et du mécénat, en l’absence d’une véritable politique nationale dans ce domaine. Il serait peut-être temps que de l’ordre soit mis dans ce milieu, pour le bien de tout le monde.

Juvénal SOME
Kaceto.net