Depuis le 28 février, une délégation du Mouvement pour le plaidoyer du retour de la paix et de la cohésion sociale au Burkina Faso (MPCRN) conduite par sa présidente, Safiatou Lopez séjourne en Côte d’Ivoire. Objectifs : rencontrer les différents acteurs burkinabè et ivoiriens (politiques, chefs religieux, leaders d’opinion, etc.) pour discuter des contours d’une véritable réconciliation entre Burkinabè.
Le 2 mars, la délégation a ainsi rencontré, à Grand-Bassam, cinq anciennes personnalités politiques du régime tombé en octobre 2014 : Justin Koutaba, ancien ambassadeur en Côte d’Ivoire, Salif Kaboré, ancien ministre de l’Energie et des mines, Assimi Kouanda, ancien secrétaire exécutif national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), René Emile, ancien ministre de la Jeunesse et des sports et Emile Kima.

Les discussions, qui ont duré de 11 à 17 h 30 étaient bien animées, voire houleuses. "Nous nous sommes exprimés franchement et chacun a dit ce qu’il avait sur le cœur et dit à quelles conditions la réconciliation pourrait être envisagée. Qui a ordonné qu’on incendie les domiciles privés, les boutiques, les usines des gens et pourquoi ? Qu’ont-ils fait pour mériter ça ? Si on ne répond pas à ces questions, ça va être difficile de parler de vraie réconciliation", confie à Kaceto.net une source à Abidjan.
Safiatou Lopez, qui a été une des actrices de l’insurrection populaire, puis de la résistance au coup d’Etat foireux de septembre 2015 s’est retrouvée parfois dans une posture plus qu’inconfortable et s’est défendue d’avoir participé aux saccages et autres destructions de biens privés. "Au final, poursuit la même source, les discussions ont été bénéfiques. Nous sommes tous pour la réconciliation nationale, mais reste à savoir ce qu’il faut mettre dedans".
La délégation a déjà rencontré des chefs coutumiers, des responsables d’associations de Burkinabè et le cabinet du premier ministre ivoirien. "De nos rencontres aussi bien au Burkina qu’en Côte d’Ivoire, nous estimons que si le forum de réconciliation doit avoir lieu, il serait préférable qu’il se tienne avant les élections et qu’il soit inclusif, c’est à dire avec les exilés politiques", explique notre confrère Issaka Lingani, membre du Mouvement. A en croire, le secrétaire exécutif national du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Lassané Savadogo, l’opposition et la majorité présidentielle sont entrain d’harmoniser leurs positions sur le sujet en se référant aux conclusions du dialogue politique initié par le président Kaboré en juillet 2019.

Après la Côte d’Ivoire, le Mouvement devrait se rendre en France dans les prochaines semaines toujours dans le même objectif.

Kaceto.net