Comme les années passées, notre collaborateur Ousmane Sawadogo revient sur le discours du premier ministre prononcé hier 19 mai devant les députés sur l’état de la nation. Il met en évidence les thèmes forts du discours et l’investissement personnel du premier ministre dans les décisions engagées ou à prendre pour l’avenir.

J’ai analysé rapidement le Discours sur la situation de la Nation prononcé par le premier ministre Christophe Dabiré le mardi 19 mai 2020.
J’ai identifié trois temps structurant la dynamique de ce discours : Le premier temps ("Début du discours") est dominé par l’évocation des enjeux de sécurité (lutte contre le terrorisme notamment) et des enjeux liés au raffermissement de l’Etat de droit ("EnjeuxSécuDroit" sur le graphique).
Le deuxième temps ("Milieu du discours") est lui dominé par la mise en scène des enjeux économiques et financiers ("EnjeuxEcoFin" sur le graphique) auxquels est confronté le pays.
Le troisième temps ("Fin du discours") est marqué par la saillance des enjeux sociaux ("EnjeuxSociaux" sur le graphique. Il est essentiellement question ici d’éducation/formation, de santé - dont la lutte contre la Covid-19 - mais aussi de l’eau potable, de l’électricité, etc...).
D’une façon générale, le style du discours est plutôt narratif (un récit raconté à un moment donné de la vie de la Nation devant l’Assemblée Nationale).
Quant à la mise en scène, elle se veut dynamique (expression de faits et d’actions). Il est intéressant d’observer de près la configuration de certaines marques linguistiques particulières qui expriment l’attitude de l’énonciateur vis-à-vis de ses énoncés. Comme nous pouvons le constater sur le graphique, le premier ministre a utilisé significativement plus le pronom personnel "Je", les "adjectifs subjectifs" (difficile, utile, possible, nécessaire, inqualifiable, forte, contraignant, vulnérable, important, efficace, etc.) et les adverbes "intensifs" à effet dramatisant (trop, très, beaucoup, tout, tous, plus, sans précédent...) en "début" et en "fin" du discours. Or le "début" et la "fin" du discours correspondent précisément aux moments où le premier ministre évoque les enjeux liés à la sécurité, à l’Etat de droit et aux problématiques sociales. C’est dire toute l’importance qu’il accorde à ces enjeux-là. Voilà pour la forme, je ne rentre pas ici dans le détail du contenu.

Ousmane Sawadogo
Expert -Consultant en Text Mining et analyse sémantique
Kaceto.net