Dans la lutte contre le terrorisme en cours au Burkina Faso, « la communauté peule paie le plus lourd tribut » a déclaré samedi, au cours d’une conférence de presse le président de l’Association Suudu Baaba, Nabiga Hamidou Barry.

« Dans la lutte anti-terrorisme, la communauté peule paie le plus lourd tribut. C’est elle qui est ciblée et accusée de connivence avec les terroristes » a déclaré samedi, le président de l’Association Suudu Baaba, Nabiga Hamidou Barry au cours d’une conférence de presse.

Selon lui, la « communauté (peule) est prise en otage par quatre structures qui sont les terroristes, certaines forces de sécurités, les volontaires de défense et les Kolgweogos sous le silence de la justice ».

25 personnes de l’ethnie peule ont été interpellées le 12 mai dernier « pour suspicion de faits de terrorisme » par la gendarmerie de Tanwalbougou (département de Fada N’Gourma, région de l’Est).

Le même jour, 12 d’entre eux ont perdu la vie dans des conditions qui restent à ce jour, sujettes à polémiques.

Au cours d’une conférence de presse le mercredi dernier, le procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Fada N’Gourma Judicaël Kadéba, a expliqué que les résultats des enquêtes ouvertes, n’ont pas permis de déterminer les causes exactes des décès.

Il a néanmoins prévu transmettre la procédure au procureur militaire pour « des investigations plus approfondies ».

Selon Nabiga Hamidou Barry, Suudu Baaba prend « acte de la déclaration du Procureur du Faso, (…) et reste dans sa soif de vérité, d’équité et de justice ».

Selon lui, il faut « associer des experts africains et occidentaux à cette enquête pour plus d’impartialité et de crédibilité ».

Le samedi dernier, le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré a jugé la situation de Tanwalbougou, « inacceptable » parce que l’Etat a-t-il noté, à le « devoir de veiller à la sécurité et à la vie des personnes ».

Nabiga Hamidou Barry salue « à sa juste valeur l’intervention du chef de l’Etat » et invite chaque burkinabè « à dénoncer et à condamner toute stigmatisation qui est le virus de la division et la conséquence du repli identitaire ».

Le conférencier est également revenu sur le massacre de Yirgou (Département de Barsalogho, région du centre Nord) en début janvier 2019 qui avait fait 46 morts selon le bilan officiel et 216 morts selon des associations.

Nabiga Hamidou Barry a salué « l’assistance sociale de l’Etat aux survivants des victimes de Yirgou » mais déploré qu’à ce jour, des déplacés de ce massacre soient « laissés à leurs sort » et que « des milliers d’enfants » soient « privés d’école et d’avenir ».

Il a invité l’Etat « à accorder la même considération et la même protection à l’ensemble de ces citoyens » et exigé « la vérité et la justice (pour l’affaire Yirgou) afin que tous les burkinabè se réconcilient ».

Agence d’Information du Burkina