Au Mali, les délits de presse ne seront plus punis de peines de prison. Le secrétaire général du ministère de l’Economie numérique et de la Communication, Cheick Oumar Maïga, a annoncé qu’une loi sera adoptée en ce sens par l’Assemblée nationale avant la fin de cette année 2016.

Il répondait à une interpellation de la Fondation Friedrich Ebert (FES) qui, le 29 septembre 2016, présentait la situation du Mali dans le ‘’Baromètre des medias africains 2016 (BMA Mali 2016)’’. Cet outil d’analyse des environnements médiatiques indique, en effet, qu’au Mali, la loi continue de prévoir des peines d’emprisonnement pour les journalistes qui commettraient des fautes dans l’exercice de leur métier.

« Les délits de presse sont pénalisés depuis le vote de la loi de juillet 2000, ce qui constitue de facto un frein à l’exercice libre du métier de journaliste. Alors que le Mali a ratifié tous les textes internationaux dans le domaine des médias, la pratique sur le terrain montre que leur application pose problème », indique le BMA Mali 2016.

Arguant que les journalistes doivent être comptables de leurs fautes professionnelles au même titre que tous les autres citoyens, les députés ont jusqu’ici refusé d’adopter le Code de la presse car ce texte comporte des dispositions sur la dépénalisation des délits de presse.

Le secrétaire général du ministère de l’Economie numérique et de la Communication s’est voulu rassurant, expliquant que parmi les garde-fous il y a la formation, la régulation et la garantie de meilleures conditions de travail aux journalistes. Il a également annoncé que l’école publique de journalisme sera bientôt opérationnelle. Aussi, l’aide publique à la presse sera t-elle augmentée. Il existe déjà une instance de régulation.

Ecofin