Face aux critiques de l’opposition qui s’intensifient depuis des semaines contre la gestion du maire de Ouagadougou, Armand Roland Pierre Béouindé, la majorité municipale a décidé d’apporter la réplique. Hier 30 juin, elle était face à la presse dans les locaux du siège annexe du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) pour dit-elle" dénoncer les allégations mensongères de nos adversaires politiques" et les inviter à avoir le courage "d’assumer leurs choix".

Les conseillers municipaux de la majorité MPP de la ville de Ouagadougou n’entendent pas rester silencieux face aux chahuts et à la contestation contre la gestion de la commune de Ouagadougou par le maire Armand Roland Pierre Béouindé par l’opposition municipale et nationale. Hier, la majorité est donc revenue sur les dossiers qui font la Une de l’actualité depuis quelque temps : l’acquisition de 77 véhicules par le conseil municipal, l’augmentation du loyer des infrastructures marchandes, la session ordinaire mouvementée du conseil municipal le 22 juin dernier et la demande de démission du maire ou sa révocation formulée par l’opposition.
S’agissant de a session ordinaire du conseil municipal du 22 juin dernier, Moustapha Semdé, un des conférenciers a rappelé que la session avait été délocalisée au Palais de la culture Jean-Pierre Guingané afin de respecter les mesures barrières dans la lutte contre la COVID-19. Elle aurait dû se tenir le 19 mars si la COVID-19 avant d’être reportée sous un format restreint en application des dispositions du ministère des Finances relatives aux mesures de rationalisation de la gestion budgétaire 2020 des collectivités territoriales face au COVID-19. "Après avoir constaté la présence de 134 inscrits sur la liste de présence du jour et que le quorum, qui est de 128 est atteint, le conseil municipal pouvait valablement siéger, le maire a procédé à l’ouverture officiel des travaux de cette session", a indiqué le deuxième adjoint au maire Moustapha Semdé, qui a révélé qu’il y avait "144 conseillers présents dont 122 de la majorité, 22 de l’opposition dont 8 de l’UPC, et 22 du CDP". Pour lui et ses camarades, dire comme le prétend l’opposition que des conseillers ont été empêchés d’accéder à la salle n’est pas exact. Il s’agissait plutôt "d’empêcher des individus manipulés par les conseillers du CFOP" de perturber les travaux.
Concernant le dossier des 77 véhicules acquis au bénéfice de la commune de Ouagadougou, les animateurs de la conférence de presse ont tenu à rectifier ce qu’ils qualifient de mensonge venant des conseillers de l’opposition. Ils affirment qu’il s’agit d’une procédure de location-vente et non d’achat.
En outre, concernant la procédure d’acquisition de ces véhicules, les conseillers de la majorité ont tenu à « corriger certains mensonges » ourdis par leurs adversaires politiques pour selon eux, manipuler l’opinion alors que les véhicules ont été acquis dans le strict respect des procédures de passation des marchés. "Contrairement aux allégations des conseillers du CFOP qui parlent d’un abus de confiance, de faux et usage de faux, force est de reconnaître que ces derniers ont assisté à tout le processus et voté en toute liberté en faveur de cette délibération d’acquisition par crédit-bail de ces véhicules. Nous pensons que s’ils ont conscience, celle-ci doit les amener à s’assumer comme nous le faisons, devant l’opinion comme leur devoir de redevabilité en tant qu’élus les y oblige", soulignent les conférenciers.
Par conséquent, ils s’insurgent contre la demande de démission formulée à l’encontre du maire. Pour eux, il ne sait en être question, car l’article 271 du code des collectivités territoriales en a fixé les conditions. Notamment l’obligation d’une audition pour l’intéressé ou encore celle d’une demande d’explication. Ce qui ne semble pas être le cas pour l’instant.
Enfin sur la question de l’augmentation du coût du bail locatif des infrastructures marchandes de la capitale, là aussi les conférenciers n’y voient qu’une mesure de régularisation face à des manœuvres qui faisaient perdre de l’argent à la mairie, depuis des décennies. "Trouvez-vous normal qu’une boutique louée à 2.000 francs depuis plus d’une dizaine d’années n’ait jamais connu d’ajustement et que dans le même temps, elle est sous louée à une tierce personne à 50.000 francs ? ", interrogent Moustapha Semdé et ses camarades. Pour eux, la situation ne pouvait perdurer dans le contexte actuel.

Juvénal Somé
Kaceto.net