Au total, huit nouveaux ministres ont été nommés à la faveur du remaniement, et cinq autres ont été remerciés.
Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, a dévoilé ce lundi sur le perron de l’Élysée la composition du nouveau gouvernement. Il acte ainsi l’arrivée de huit nouveaux ministres et le départ cinq autres. Ce vaste changement doit permettre à Emmanuel Macron de bâtir le « nouveau chemin » qu’il souhaite tracer pour les deux dernières années de son quinquennat et pour le pays. Cette équipe doit être complétée dans les prochains jours par la nomination de plusieurs secrétaires d’État. Le Figaro fait le point.

Ceux qui entrent

● Barbara Pompili est nommée ministre de la Transition écologique, et devient numéro trois du gouvernement. Ancienne membre d’EELV, elle avait déjà été secrétaire d’État chargée de la Biodiversité sous François Hollande. Elle est, depuis 2017, députée de La République en marche de la Somme.

● Roselyne Bachelot retrouve un maroquin et découvre un troisième président. Ministre de l’Écologie sous Jacques Chirac, puis ministre de la Santé sous Nicolas Sarkozy, l’ancienne cadre de l’UMP devient ministre de la Culture d’Emmanuel Macron, où elle remplace Franck Riester.

● Éric Dupond-Moretti a été nommé ministre de la Justice, en remplacement de la garde des Sceaux Nicole Belloubet. C’est la surprise de ce remaniement. Le ténor du barreau, surnommé « Acquittator » pour le nombre record d’acquittements qu’il a obtenu, est redouté des cours d’assises.

● Élisabeth Moreno devient ministre déléguée en charge de l’Égalité entre les Femmes et les Hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, tout en étant rattachée à Matignon. Directrice commerciale Europe du fabricant d’ordinateur « Lenovo » entre 2012 et 2019, la Franco-Capverdienne a ensuite occupé le poste de vice-présidente de Hewlett-Packard Afrique.

● Alain Griset a été nommé ministre délégué en charge des Petites et moyennes entreprises, auprès du ministre de l’Économie. Patron d’une entreprise de taxi pendant 40 ans puis cogérant d’une entreprise d’esthétique, il est devenu en 2017 président de l’Union des entreprises de proximité (U2P), une des trois organisations patronales.

● Brigitte Klinkert devient ministre déléguée chargée de l’Insertion auprès du ministre du Travail et de l’Emploi. Vice-présidente du Haut-Rhin entre 1998 et 2017, elle a ensuite pris la tête du département. Elle est également la suppléante du député Éric Straumann.

● Nadia Hai devient ministre déléguée chargée de la Ville. Après une carrière à la banque HSBC puis chez Barclays, elle a été élue dans les Yvelines en 2017, sous l’étiquette LREM. Députée de Trappes, où elle a succédé à Benoît Hamon, elle a ensuite rejoint la commission des Finances de l’Assemblée.

● Brigitte Bourguignon a été nommé ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, en charge de l’Autonomie. La députée du Pas-de-Calais depuis 2012, d’abord élue sous l’étiquette PS, a été réélue en 2017 sous la bannière LREM. À l’Assemblée, elle présidait la commission des Affaires sociales.

Ceux qui sortent

● Christophe Castaner ne sera plus le ministre de l’Intérieur. Nommé en 2018, ce très proche d’Emmanuel Macron avait dû gérer la crise des « gilets jaunes » puis surveiller le respect du confinement l’hiver dernier. Il est remplacé par son ancien collègue Gérald Darmanin, qui quitte Bercy pour rejoindre Beauvau.

● Nicole Belloubet, en poste depuis juin 2017, va rendre les clés de la Chancellerie. Professeure de droit et ancienne conseillère régionale PS de Midi-Pyrénées, elle a été membre du Conseil Constitutionnel de 2014 jusqu’à sa nomination au gouvernement, en qualité de garde des Sceaux, en 2017. Elle est remplacée par Éric Dupond-Moretti.

● Muriel Pénicaud, quitte le ministère du Travail où elle officiait depuis mai 2017. Elle était auparavant passée par des postes de dirigeante chez Danone. Elle a notamment mené la réforme du Code du travail d’Emmanuel Macron, et elle a porté la loi « avenir professionnel ». Élisabeth Borne, ancienne ministre de la Transition écologique, lui succède.

● Didier Guillaume n’a pas été retenu au gouvernement. Ancien conseiller général PS de la Drôme puis sénateur, il avait quitté la présidence du groupe socialiste au Palais du Luxembourg pour rejoindre le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation en octobre 2018. L’ancien ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, lui succède.

● Sibeth Ndiaye ne sera plus la porte-parole du gouvernement. Cette macroniste de toujours avait succédé à Benjamin Griveaux fin mars 2019, qui avait démissionné pour se consacrer à sa campagne parisienne. Gabriel Attal, ancien secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, lui succède.

Lefigaro.fr