Au deuxième jour de grève, les syndicats ont organisé une conférence publique sur le thème : « la gestion des ressources nationales », animée par Bayiré Zakaria, SGA SNAID et Mohamed Sawadogo, SG du SYNAFI.

Selon les syndicats, l’objectif visé à travers ce thème était de démontrer qu’au Burkina, il y a des ressources qui peuvent être mobilisées pour le développement du pays.
Zakaria Bayiré a rappelé le contenu du rapport de l’Assemblée nationale et celui de la cours des comptes, qui montrent tous deux l’énorme manque à gagner dans le fonds minier de développement local, environ plus de 25 milliards de F CFA.
Pour lui, l’Etat n’a pas besoin d’accorder autant davantages fiscaux pour que les sociétés minières viennent exploiter le sous-sol burkinabè.
Quant à Mohamed Sawadogo, SG SYNAFI, dont la communication a porté sur la masse salariale au Burkina Faso, il accuse l’Etat de malversation financière et de répartition inégale des ressources . Selon lui, l’Etat a l’habitude de dire que c’est à cause des revenus des fonctionnaires que le développement de notre pays tarde à décoller. « Nous demandons qu’on rentre dans les détails de la masse salariale. Allons voir la ponction que le président du Faso lui-même fait au niveau de cette masse salariale. Après cela, il y a le gouvernement entier, les ministres qui ne respectent pas les décrets sur les rémunérations, ainsi que les DG qui ont des indemnités faramineuses », a-t-il dénoncé, avant de poursuivre en ces termes : « On demande à ce qu’on évalue le montant que de tout ce beau monde empoche, et ensemble maintenant, on pourra analyser de manière brute ce qui reste. Ce dont le gouvernement parle, c’est un faux débat », a-t-il déclaré.
Selon toujours lui, le rôle du syndicat, c’est de revendiquer et de proposer des solutions. « Actuellement au Burkina Faso, ce qu’on perd en tant que recette peut être évalué à plus de 1000 milliards" a t-il soutenu. Par ailleurs, les syndicats ont réclamé l’établissement d’un fichier sur le foncier, afin de rendre plus transparente la gestion des recettes générées par les taxes.
Quant à la tenue de la grève proprement dite, le porte parole de la Coordination syndicale, S par ailleurs, SG de la CGTB, Bassolma Bazié, a demandé aux militants des différentes structures syndicales de resserrer les rangs pour les actions et mots d’ordre à venir. Il a jugé que la grève de 48 heures sur l’ensemble du territoire a bel et bien été respectée.

Frédéric TIANHOUN
Kaceto.net