Le département du Pool, voisin le plus proche de Brazzaville, la capitale congolaise, connait une situation sécuritaire préoccupante causée par les ex-combattants ninjas de Frédéric Bintsamou alias pasteur Ntoumi qui mènent des exactions contre les militaires et des civiles dans plusieurs localités.

Depuis le début de la semaine les ninjas ont fait nombre de victimes, dont quatre éléments de l’armée congolaise, dans le Pool.

Dans cette contrée, les ex-combattants ninjas de l’ancien chef rebelle, Frédéric Bintsamou, qui s’y est retranché depuis l’attaque des quartiers de Brazzaville, dans la nuit du 3 au 4 avril dernier, les embuscades et autres attaques répétées attribuées à ces derniers, ont provoqué l’exode des populations qui fuient dans toutes les directions. Elles craignent pour leur vie et se disent "inquiètes" à l’approche de la rentrée des classes programmée pour le lundi 3 octobre.

Le dernier incident en date dans le Pool a eu lieu vendredi à Kinkembo (sud) où un train marchandise a été mis à feu faisant au moins 14 morts, selon des sources policières.

Peu avant cet incident, d’autres encore de même nature survenus le long de la route nationale n°1, reliant Brazzaville à Kinkala (chef-lieu du Pool) auraient occasionnés, toujours selon la police, la perte en vies humaines avec à la clé l’incendie d’une ambulance évacuant des malades sur Brazzaville.

Dans cet incident, précise les sources policières, deux des quatre militaires ont été tués et une femme a été enlevée par des bandits armés.

Les autorités préfectorales du Pool affirment que la force publique recherche dans le Pool le pasteur Ntumi et deux de ses lieutenants condamnés par la justice.

Un calvaire pour les populations

"On a reçu les gens qui ont quitté Taba (un village du Pool) qui sont venus se camoufler chez nous. C’est à partir de là que je vous donne les informations. Il fallait qu’on vous le dise", témoigne Alphonse Mayila, habitant de Nganga Lingolo, un quartier à la sortie sud de Brazzaville.

"Les assaillants ayant attaqué l’ambulance ont pris les hauts. Or, vous savez celui qui tient le haut tient aussi le bas. Nous avons essayé de réagir sitôt", précise quant à lui le capitaine Patrick Okomo, un des responsables des opérations militaires dans le Pool, confirmant du même coup la mort des personnes civiles et militaires.

"Effectivement, il y a eu des morts. Mais, il y a eu aussi une femme qui a été emportée par les bandits armés. Ce matin (jeudi 29 septembre), dans le véhicule qui est venu pour secourir nous avons encore retrouvé un mort", témoigne cet officier.

Pour sa part, préoccupé par la situation sécuritaire dans son département, le préfet du Pool, Jean-Michel Sangha, estime que le problème que connaît le pool est tout simplement parce qu’il héberge les gens qui sont recherchés par la justice.

"Ces gens vous les connaissez très bien et je n’ai pas besoin de reprendre leurs noms. Comme ils ont trouvé refuge dans le Département du Pool, la justice les cherche", précise-t-il.

Les assaillants (ex-ninjas) brûlent aussi, lors de leurs incursions des villages. La situation préoccupe aussi bien les parents et les autorités à l’approche de la rentrée des classes prévues pour ce 3 octobre sur l’ensemble du territoire.

En effet, depuis la "tentative de déstabilisation" du pouvoir, le 4 avril de cette année par l’attaque des quartiers sud de Brazzaville par les ex-ninjas, la police congolaise note plus d’une soixantaine d’incursions.

Celles-ci se traduisent, toujours selon la police, par des viols, des vols, des braquages et l’attaque des véhicules de transport de marchandises et de passagers, suivi des mouvements des populations.

Xinhua